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Full text of "Mémoires de la Société des lettres, des sciences, des arts, de l'agriculture et de l'industrie de Saint-Dizier"

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ÉÎTHE JOHN CRERAR | 
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MÉMOIRES 
SOCIÉTÉ DES LETTRES 


DE SAINT-DIZIER 


TOME XVII 


ANNÉES 1923-1924 


SAINT-DIZIER 
ÉTABLISSEMENTS ANDRÉ BRULLIARD 


1924 


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SOCIÉTÉ 


DES LETTRES, DES SCIENCES, DES ARTS, DE L'AGRICULTURE 


ET DE L'INDUSTRIE 


DE SAINT-DIZIER 


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MÉMOIRES 


DE LA 


SOCIÈTÉ DES LETTRES 


des Soiences, 


des Arts, de l’Agriculture et de l'Industrie 


DE SAINT-DIZIER 


TOME XVII. 
ANNÉES 1923-1924 


5086500000 — 


| SAINT-DIZIER 
ÉTABLISSEMENTS ANDRÉ BRULLIARD 


1924 


SAINT-DIZIER 


PENDANT 


LA GUERRE 


1914-1919 


LES HOPITAUX 


PAR 


RENÉ GOUTHIÈRE 


Bibliothécaire de la Société des Lettres de Saint-Dizier 


lustrations de Gasron ROUSSEL 


Conservateur du Musée municipal 


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RAPPORT 


de ia Commission de publication 


La Commission de publication de la Société des Lettres de St-Dizier 
s’est réunie pour examiner le travail de M. René Gouthière, membre 
de la Société, Les Hôpitaux de St-Dizier pendant la Guerre, en vue 
de son admission à la publicité. 

L’i LRDRESRION éprouvée à l’eramen de ce travail fut la même que 
celle ressentie à la lecture qui nous en a été faite en séance. Etude 
précise, fouillée, clairement et élégamment exprimée, tel fut notre 
sentiment. 

M. Gouthière était tout désigné pour rédiger cet opuscule, qui va 
encore enrichir nos Mémoires. Son esprit concis, minutieux, ennemi 
de tout à peu près, devait donner à son étude les qualités d’ordre et de 
netteté méthodique que nous avons eu le plaisir de constater. 

D'autre part, en qualité de membre de la Commission adminis- 
trative de l’Hospice — où il a su déployer lui-même une activité et 
un dévouement dignes de tout éloge, — M. R. Gouthière était à 
même d'apprécier les sacrifices incomparables endurés par le 
personnel sanitaire — médecins, religieuses, infirmières, infirmiers 
— et de signaler à la reconnaissance de la postérité les nombreuses 
manifestations de la Charité patriotique. 

L'ouvrage Les Hôpitaux à St-Dizier est le complément nécessaire 
de St-Dizier pendant la Guerre, et il convenait de rappeler aux 
générations à venir que, si notre cité a dû souffrir de mille façons 
du cataclysme déchaîné sur notre patrie, elle a su maintenir toujours 
son sang-froid, et n’a vu fléchir un seul instant son ardeur à se 
dépenser pour les défenseurs de la France, atteints par la mitraille 
ou minés par la maladie. 


Tout cela devait être dit, et M. Gouthière l’a fait en termes clairs 
et touchants. Nous l’en remercions vivement. 

La Commission de publication se reprocherait de ne pas adresser 
son cordial merci au généreux et distingué sociétaire (1) qui a bien 
voulu assumer les charges de l'impression. S’il a désiré par là rendre 
toujours vivant parmi nous le souvenir du héros tombé qui le touche 
de si près, il a voulu également fixer l'hommage mérité au dévoue- 
ment largement consenti dans les hôpitaux pendant la guerre, et 
tous les intéressés lur en garderont une vive reconnaissance. 

Les plus vifs sentiments de gratitude et les chaudes félicitations de’ 
la Comnussion vont également à M. Gaston Roussel pour sa colla- 
boration artistique. Cinq belles gravures vont orner le texte, et elles 
sont dues à sa plume expérimentée. De ce fait, l’ouvrage de M. Gou- 
thière nous sera doublement agréable. 


CC: 


(1) M. Nestor Laurent, industriel. 


SAINT-DIZIER 


PENDANT LA GUERRE DE 1914-1919 


LES HOPITAUX" 


Dans le tome XV des Mémoires de la Société des Lettres de Saint- 
Dizier, qui a paru en avril 1921, nous disions, page 139 : « On 
pourrait s'étonner de voir la place parcimonieusement accordée 
dans ce travail aux hôpitaux militaires, où les plus beaux dévoue- 
ments se sont manifestés. Notre tâche sous ce rapport n’est pas 
terminée, parce que nous avons l'intention de reprendre cette 
partie des faits de guerre dans des pages spéciales à chacune des 
formations (hôpital-hospice et collège) dont la vie est intime- 
ment liée à celle de la cité. 

Notre projet, à cette époque, était d’incorporer à des monogra- 
phies relatives à l’hôpital et au collège (école secondaire libre) de 
Saint-Dizier les notes que nous avions prises sur le rôle de ces 
deux établissements au cours de la guerre. Après réflexion, nous 
avons pensé qu’il valait mieux compléter dès maintenant le récit 
commencé de ce qui s’est passé. dans notre ville pendant la durée 
des hostilités. La lecture faite en séance de la Société des Lettres 
(9 juin 1921) d’un extrait de lettre de M. le préfet de la Haute- 
Marne ‘exprimant l'intérêt qu'il voudrait bien prendre à une 
notice sur les hôpitaux nous a déterminé à donner comme suite 
de Saint-Dizier pendant la guerre de 1914-1919 quelques pages 
nouvelles avec ce sous-titre : Les Hôpitaux. 

Nous avons eu en 1919, comme membre de la Commission 
administrative de l’hôpital-hospice, l’occasion de préparer à 


(1) Lecture en séances de la Société des Lettres des 8 juin, 9 no- 
vembre 1922 et 8 mars 1923, sauf additions postérieures. 
1 


= 


l'adresse de la préfecture un rapport dans lequel était brièvement 
tracé le tableau des salles où, là comme dans les autres créations 
similaires, les jours et les nuits étaient dépensés en efforts incom- 
parables pour sauver les existences menacées. De cet exposé 
nous reprenons certains passages qui ont ici leur place marquée 
comme étant l’expression des sentiments unanimes de ceux qui 
ont vu de près le fonctionnement des hôpitaux pendant la cam- 
pagne : 

« Si la guerre de 1914-1919 a nécessité partout des sacrifices 
librement consentis, l’endurance et l'esprit d’abnégation dans 
les hôpitaux n’ont pas connu de limites. Les blessés, les malades 
ont trouvé à leur chevet des dévouements qui se sont prodigués 
avec une humilité, une sérénité dignes d’admiration.. » 

Sans que même il y parût, tant la tâche était accomplie avec 
un zèle discret, une douceur compatissante et la satisfaction de 
faire une œuvre grande dans les circonstances où le pays luttait 
pour son salut, les médecins, les infirmiers, les infirmières ont 
épuisé les ressources de l’énergie humaine pour adoucir les der- 
niers moments de ceux qui ne devaient pas survivre aux attein- 
tes de la mitraille ou de la maladie, pour arracher à la mort 
ceux que le destin n’avait pas encore condamnés. 

Ils n’ont pas seulement mis au service des hospitalisés les res- 
sources scientifiques dont ils disposaient ; ils ont été pour eux la 
famille qui au loin songeait, anxieuse, aux absents ; ils ont, par 
tous les moyens, répandu dans les salles de médecine, de chirur- 
gie les rayons bienfaisants d’une sollicitude et d’une tendresse 
affectueuses devant les formes les plus variées, les pis terribles 
de la souffrance. 

Chaque nom inscrit aux tableaux du personnel des formations 
sanitaires représente le devoir accompli avec empressement ; 
il représente accepté de même le surmenage que chaque mou- 
vement stratégique imposait à ces groupements dont le labeur 
a été sans arrêt pendant quatre ans. 


_83— 


LES TRAINS DE BLESSÉS 


Dès le début de la guerre, un Comité de secours d’arrondisse- 
ment s'était constitué à Wassy. La présidence avait été dévo- 
lue à Mme Francis Petit, femme du sous-préfet, secondée par 
M. Rongier, président du tribunal, et Mme Mathieu comme vice- 
présidents. 

Dans une première réunion, le but de cette institution avait 
été défini: « ..... Nous aurons à procurer à nos blessés mili- 
taires un peu du bien-être du foyer famihal qu'ils ont abandonné 
pour accomplir le plus haut des devoirs et à soulager des infor- 
tunes exceptionnelles que n’aurait pu atteindre l’assistance de 
l'Etat. Notre mission devra s'étendre pour nos blessés militaires 
à tous les soldats qui seront hospitalisés dans notre région... » 

A la fin d’août, des trains de blessés commençaient à passer 
tous les jours à Saint-Dizier, véritables hôpitaux ambulants où 
il n’était pas toujours facile de réunir les aliments et les breuva- 
ges capables d’adoucir les longueurs du trajet entre le champ de 
bataille meurtrier et l’établissement où seraient installés plus 
confortablement les malheureux atteints par le feu ennemi. 

Le Comité de secours, la Croix-Rouge et l'hôpital de Saint- 
Dizier se concertaient le 17 septembre pour assurer une perma- 
nence de secours à la gare. Il était convenu notamment que, pour 
le ravitaillement et les soins à donner aux blessés de ces trains 
samitaires, le personnel de l'hôpital civil mixte alternerait par 
jour avec celui de l’hôpital auxiliaire. Le lendemain, l’adminis- 
tration municipale invitait à son de caisse les habitants « à dé- 
poser à l’hôtel de ville du thé, du café, du sucre, du chocolat, des 
cordiaux, des rafraîchissements, du pain et toutes les douceurs 
dont ils pourraient disposer pour être distribués par les soins des 
services hospitaliers aux blessés de passage à la gare de Saint- 
Dizier ». 

Grâce à ces mesures d’entente rapide, la population nombreuse 
qui se tenait aux passages à niveau et aux abords de la gare pour 
l’arrivée des trains pouvait constater l’opportunité des disposi 
tions prises et se retirait avec la satisfaction de savoir que les 
blessés de passage ne quittaient pas la station de Saint-Dizier 


= 


+ . . 
sans avoir vu se tendre vers eux des mains compatissantes pour 
leur présenter quelque denrée utile, nécessaire parfois, ou quelque 
gâterie. 


INITIATIVES DIVERSES EN FAVEUR 
DES HOPITAUX 


Le Petit Champenois du 19 août 1914 publiait l’avis suivant : 
« Sous les auspices des municipalités de Wassy, de Saint-Dizier 
et de Joinville, et sur l’initiative de Mme Francis Petit, un comité 
s’est formé à Wassy dans le but de réunir les ressources néces- 
saires pour procurer à nos soldats blessés, soignés dans les hôpi- 
taux militaires auxiliaires de ces trois villes, un peu du bien-être 
du foyer familial abandonné. Une partie des fonds recueillis 
servira en outre à soulager des infortunes exceptionnelles qui 
n'auraient pu être secourues par les pouvoirs publics. Il est fait 
un appel chaleureux à tous nos concitoyens de l’arrondissement.…» 
Nous avons, en parlant des trains de blessés, donné d’autres dé- 
tails concernant ce comité... 

Le 6 janvier 1916, un concert organisé par la municipalité, 
d'accord avec l’autorité militaire, avait lieu au théâtre pour per- 
mettre d'offrir quelques douceurs aux malades et blessés soignés 
dans les hôpitaux de la ville. 

Un tronc avait été placé dans le bureau du commissariat de 
police au profit des blessés et prisonniers. 

Le 23 juillet suivant, le Camélia donne pour les blessés une 
soirée qui produit 1.082 francs. 

Le 24 avril 1917, soirée artistique au théâtre au profit des 
blessés et malades des hôpitaux de la ville. Produit, vente de 
programmes comprise : 1.555 fr. 40, frais déduits. 

En août 1917, les différents services hospitaliers de notre ‘ville 
reçoivent d’assez nombreux blessés. Beaucoup sont touchés à la 
tête ; la plupart ne sont pas grièvement atteints. Malheureuse- 
ment un certain nombre sont intoxiqués par les nouveaux obus 
à gaz sulfureux qu’emploient les Allemands : ces gaz causent des 
troubles dangereux dans l’appareil respiratoire. | 

Le 25 de ce mois, la municipalité lance un appel ainsi conçu : 


Enr 


« Le traitement des malheureux blessés reçus dans nos hôpitaux, 
intoxiqués par les gaz des obus allemands, nécessite du lait en 
abondance. La municipalité de Saint-Dizier est certaine que tous 
ceux denos concitoyens auxquels l’âge ou la santé ne rendent pas 
nécessaire la consommation du lait abandonneront en faveur de 
ces nouvelles victimes de la barbarie allemande leur part de lait 
du déjeuner quotidien. » 

: Le 23 décembre même année, un groupe d'artillerie cantonné 
dans les environs donne, salle Jeanne d’Arc, une matinée à l’in- 
tention des malades et blessés des hôpitaux. 

À l’occasion de Noël et du nouvel an, des fêtes avaient lieu 
dans les hôpitaux : des friandises, des cigares, des cigarettes, du 
champagne étaient offerts aux hospitalisés. 

La musique des bataillons d’étapes donnait chaque semaine 
des concerts dans les hôpitaux. 

‘: Chacun, en un mot, s’ingéniait pour adoucir dans la mesure 
du possible les épreuves qu’avaient à supporter les militaires de 
tous grades victimes des intempéries, des fatigues et des assauts 
de l’ennemi. 

À l’occasion de l’armistice, la Régulatrice a donné 450 fr. à 
l'hôpital 41 (Brunswick), 250 fr. à l’hôpital 46 (Collège), 300 fr. 
à l'hôpital mixte. Ces sommes avaient comme affectation d’être 
emplayées à améliorer l’ordinaire des blessés et malades le di- 
manche 17 novembre 1918. A l'hôpital mixte, les fonds devaient 
être utilisés sans distinction pour les civils et les militaires. En 
outre, il a été délivré à chaque blessé ou malade, civil ou militaire, 
auxquels les docteurs n’interdisaient pas de fumer, un cigare et 
‘cinq cigarettes. 

Enfin, avant de quitter Saint-Dizier, le lieutenant-colonel 
de Rouvre, commandant d'étapes, a réparti ainsi les fonds qui 
lui restaient, provenant de dons faits par diverses personnes : 
hôpital mixte 500 fr., collège 500 fr. Le Conseil municipal, in- 
formé de ces libéralités, exprimait ses remercîments à la date du 


31 mars 1919. 


VISITES DE MARQUE 


Faut-il rappeler la sollicitude des grands dignitaires de l’ar- 
mée, des pouvoirs publics, du chef de l’Etat pour les hôpitaux ? 
Le 22 novembre 1914, l'hôpital de la Croix-Rouge recevait la 
visite de Mme la comtesse d’Haussonville et du général Delanne. 


0 
Le 4 septembre 1915, le président de la République et M. Mil- 


lerand, ministre de la guerre, visitaient l'hôpital d'évacuation. 

Le 15 mars 1916, le généralissime Joffre, après avoir remis di- 
verses décorations, se rendait dans les hôpitaux. 

Les formations sanitaires étaient inspectées ou visitées fré- 
quemment par des généraux, et le Petit Haut-Marnais consa- 
crait au passage du général Pétain dans notre ville les lignes sui- 
vantes : « Le général Pétain, dont personne n’ignore le rôle pré- 
pondérant dans la défense de Verdun, était de passage à Saint- 
Dizier jeudi dernier (15 juin 1916). Il a visité l’hôpital du Col- 
lège, où sont en traitement un certain nombre de blessés ayant 
combattu sous ses ordres. Il a eu pour chacun de ces braves un 
mot affectueux, une parole de réconfort. À ceux qui étaient plus 
gravement blessés et qui sont susceptibles de rester mutilés, le 
général Pétain a eu la délicate attention de remettre une enve- 
loppe contenant un autographe leur exprimant ses sentiments 
affectueux, auxquels 1l avait joint un billet de 100 fr. » 


HOPITAL DU COLLEGE 


(Croix-Rouge française : So- 
ciété française de secours aux 
blessés militaires. — Hôpital 
auxiliaire n° 4. — Hôpital 
complémentaire n° 46.) 


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Le Comité de la Croix-Rouge de Saint-Dizier 
appartient à la Société française de secours aux 
blessés militaires, qui, organisée en 1864, a, pen- 
dant la guerre de 1870-1871, secouru et soigné 
plus de 110.000 hommes et dépensé plus de 
12 millions. 


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Création d’une section de la Croix-Rouge à Saint- 
Dizier. — C’est en 1892 qu'ont été Jjetées les 
premières bases d’une institution hospitalière de 
guerre à Saint-Dizier : le 30 octobre, M. le docteur 


Monnet, délégué du Comité central de l’Association des Dames 
françaises, faisait au théâtre une conférence sur l’utihité des so- 
ciétés de secours aux blessés. 

En 1894, un comité provisoire de la Société de secours aux 
blessés militaires était formé. M. le docteur Blin, médecin prin- 
cipal de l’armée, donnait le 24 juillet, dans la salle de fêtes du 
Collège, une autre conférence à la suite de laquelle la création 
d’une ambulance à Saint-Dizier était votée. 

Les choses restaient en l’état pendant un certain temps. 

Le Comité se réunissait le 30 juin 1900 en séance publique et, 
le lendemain, un service avait lieu à l’église Notre-Dame avec 
quête au profit de la Société. 

Le 11 novembre 1901, celle-ci s’occupe, sous la présidence de 
M. J. Daval, de l’organisation de l’hôpital auxiliaire de Saint- 
Dizier pour le cas de guerre. 

Le 13 décembre 1903, M. Bertora, membre du Comité, expose 
que l’hôpital de 50 lits en formation depuis 1897 pourra être 
prêt au printemps de 1904. Le Comité sollicite du ministre de 
la guerre la reconnaissance officielle de cette institution. 


L'hôpital sera installé dans les bâtiments du Collège. — Les 25 et 
26 juin 1904, une vente de charité a lieu afin de recueillir les 
fonds nécessaires pour achever l’organisation de l'hôpital auxi- 
haire, qui, en cas de guerre, serait installé dans les bâtiments du 
Collège (Ecole secondaire libre de l’Immaculée-Conception). 

Le 17 février 1908, M. Job, médecin-major au 1€ bataillon de 
chasseurs, à Troyes, procède, en qualité de délégué de lautorité 
militaire, à l'inspection du Collège de Saint-Dizier, destiné à être 
éventuellement transformé en hôpital auxiliaire de territoire. 


Reconnaissance officielle et réception de l'hôpital. — Le 27 mars 
suivant, le ministre de la guerre reconnaît officiellement l'hôpital 
auxiliaire de Saint-Dizier. 

Le 2 juin 1908, M. le médecin-inspecteur Benech, directeur 
du Service de santé du 20€ corps d’armée, et M. Léderlin, ancien 
doyen de la Faculté de droit de Nancy, délégué régional de la 
Société de secours aux blessés militaires, procèdent à la réception 
de l’hôpital autorisé le 27 mars. 

Le 28 février 1909, M. l’amiral de Maigret, membre du Conseil 


= 0 — 


central, et M. de Valence, secrétaire général de la Société, visitent 
les locaux affectés à l’hôpital auxiliaire n° 4. 


Le nombre des lits est porté à 100. — Ainsi qu’on l’a vu plus 
haut, l'hôpital auxiliaire de Saint-Dizier avait été constitué à 
50 lits. Le général de Torcy, devenu président du Comité (1), 
demandait instamment que cet effectif fût augmenté. Il fut porté, 
un peu avant la guerre, à 100 lits. 


On craint une guerre. — Le 22 mars 1914, 1l était décidé que 
l’administration du Collège, sur l’avis du général, enverrait aux 
familles des élèves une circulaire leur demandant"“si, en cas de 
guerre, elles prêteraient, loueraient ou donneraient la literie dont 
elles étaient propriétaires à l'établissement. 


La guerre est déclarée. — Au moment de la déclaration de guerre, 
le général de Torcy, mobilisé pour commander la 20€ région à 
Troyes, a passé la présidence de la Croix-Rouge à M. René Guyard, 
vice-président. La présidente du Comité des dames était Mme la 
marquise des Réaulx. Les autres membres du Bureau étaient : 
Section des hommes : secrétaire, capitaine Bourdenet ; trésorier, 
M. Herbinot (décédé le 28 septembre 1914) ; M. l’abbé Jacob, 
professeur au Collège, a également rempli les fonctions de secré- 
taire. Section des dames : vice-présidente, Mme Léonce Dubois(2); 
secrétaire, Mme J. Bourgeois ; trésorière, Mme Bouvry. 

Dès que la mobilisation fut annoncée, les signes distinctifs de 
la Croix-Rouge (drapeau, enseigne) furent placés à la porte du 
Collège. | 


Prise de possession des locaux. — 2 août 1914 : Le Bureau du 
: Comité, assisté des chefs de service, se réunit à 10 heures, sous la 
présidence de M. Guyard, pour prendre possession des locaux du 
Collège affectés à l'hôpital auxiliaire n° 4. Le président fait con- 
naître que le Comité central va envoyer des fonds qui, ajoutés 


(1) La présidence était occupée précédemment par M. Aristide 
Bertora, commandant d'infanterie territoriale, chevalier de la Légion 
d'honneur, décédé le 20 octobre 1913. 

(2} Mme Emma-Emilie Deschamps, veuve de M. Léonce Dubois, 
est morte le 28 novembre 1914, 


240 


à l’encaisse du moment, assureront le fonctionnement de l’hôpi- 
tal de 100 lits pendant deux mois. 


Personnel médical et administratif. — M. le docteur Vesselle, 
médecin-chef ; M. le docteur Pesme, médecin adjoint ; M. Tho- 
mas, pharmacien. 

(MM. les docteurs Vesselle et Pesme et M. Thomas ont exercé 
leurs fonctions au Collège dès le commencement de la guerre. 
Ils les ont continuées officiellement jusqu’au jour où les mili- 
taires ont pris possession des services. M. Vesselle, tout en s’oc- 
cupant de la population civile, n’abandonnait pas la Croix-Rouge. 
M. Pesme, continuant également à s'intéresser, ainsi du reste que 
M. Thomas, au fonctionnement de la Société de secours aux bles- 
sés militaires, était spécialement chargé de visiter Marnaval. 
M. le docteur Chardin, qui n’exerçait plus au moment de la mo- 
bilisation, avait offert son concours. Le Comité avait accepté 
avec reconnaissance la preuve d’un dévouement qu’il savait 
absolu et qui aurait même dépassé les forces de celui qui le met- 
tait avec tant d’empressement au service des malades et des bles- 
sés : ce furent les autres médecins qui durent, à un moment donné, 
insister près de leur collègue pour le décider à abandonner une 
tâche dont son état de santé ne pouvait plus s’accommoder.) 

M. Gilles, ancien officier d'administration de réserve du Ser- 
vice de santé, secondé par M. Léon Morel, caissier au Crédit 
Lyonnais, et par M. Richardot, comptable, est chargé de l’adminis- 
tration et de la comptabilité de l’hôpital. 

Mile Catel, secondée par Mme Bourdenet, est chargée de la 
direction de la lingerie. | 

À ces noms nous devons ajouter celui de Mme L. Collard, qui, 
dans les bureaux, a également rendu de signalés services. 


_ Visite d'officiers supérieurs. — 20 août 1914 : Au cours d’une 
visite à l'hôpital, M. le général de Torcy, accompagné d’un méde- 
cin-inspecteur du Service de santé, témoigne à plusieurs reprises 
sa satisfaction et rend hommage aux efforts et à la bonne volonté 
de tous. 


L'hôpital fonctionne. — Le 28 août, douze soldats souffrant de 
maladies chroniques arrivaient de l'hôpital militaire de Toul en 


Fi = 


gare de Saint-Dizier pour être soignés. Dès que les voitures d’am- 
bulance de la Croix-Rouge se mirent en route, pavoisées de leurs 
drapeaux, pour aller les chercher, une foule de curieux se massa 
sur le passage. Ces hommes, qui ne paraissaient pas sérieusement 
atteints, furent dirigés sur le Collège : c'était le commencement 
des nombreuses entrées qui devaient avoir lieu dans l’établisse- 
ment. 


La tâche est lourde : il faut des ressources. — Quelques jours 
avant, M. le marquis de Vogüé, président du Comité central de 
la Croix-Rouge, avait demandé à la presse la publication de l’ap- 
pel suivant : 

« La Croix-Rouge française a déjà mobilisé. Plusieurs de ses 
équipes sont à la frontière. Les trois Sociétés qui la composent 
rivalisent d’ardeur, unies par un égal dévouement à l’armée et à 
la patrie, par la confraternité scellée entre leurs admirables in- 
firmières au chevet des blessés du Maroc. 

«Leur tâche est immense, sans précédent ; pour l’accomplir, 
elles ont besoin de ressources considérables, elles ne peuvent que 
les attendre de la générosité française. Elles adressent un chaleu- 
reux appel à la population, dont la sympathie ne leur a jamais 
fait défaut. Elles sollicitent tous les dons, les plus modestes comme 
les plus magnifiques ; 1ls se mêleront dans leurs caisses comme se 
mêlera sur le champ de bataille le sang de nos soldats de toutes 
conditions, dans la sainte égalité du sacrifice. 

« Chaque société recevra à son siège central les souscriptions 
qui lui seront destinées. 

« Société française de Secours aux Blessés militaires, 21 rue 
François Ier. 

« Union des Femmes de France, 16 rue de Thann. 

« Association des Dames françaises, 10 rue Gaillon. 

« Les souscriptions destinées à la Société de Secours aux Blessés 
militaires seront recueillies dans toutes les localités où la Société 
a organisé des Comités. » 


Organisation parfaite. — 9 septembre 1914 : Un capitaine-major 
et le sous-préfet de Wassy visitent l'hôpital : ils en trouvent 
l'organisation parfaite et en font grand éloge. 


10 


Evacuation. — 11 septembre 1914 : Un grand nombre de bles- 
sés, arrivés le 10, ont été déposés au collège, à l’hôpital civil et 
à Marnaval (1). Pendant la nuit, l’autorité militaire a fait éva- 
cuer par un train sanitaire tous ceux qui étaient en état de sup 
porter le voyage. 


Départ d'infirmières. — 6 octobre 1914 : Deux religieuses et 
deux autres infirmières en fonctions à l’hôpital de la Croix-Rouge 
demandent à partir pour être employées dans un service plus 
actif que celui qui leur est confié. Le Comité ne les laisse s’éloi- 
gner qu'après avoir envisagé les conséquences de leur départ et 
il leur adresse tous ses regrets. 


Les deux mois réglementaires sont expirés. — 15 octobre 1914 ; 
L'hôpital du Collège a fonctionné pendant les deux mois régle- 
mentaires pour lesquels son institution avait été prévue ; le re- 
hquat en caisse est de 920 fr. 25. 


L'hôpital continue cependant son œuvre. — Le tableau des in- 
firmières, infirmiers, cuisinières et bureaucrates accuse : 9 infir- 
mières internes diplômées, 9 infirmières externes également di- 
plômées et non à la charge de l’hôpital ; un chef brancardier ; 
deux infirmiers de salle ; deux infirmiers de service général ; un 
commis aux écritures ; quatorze personnes attathées aux ser- 
vices de l’entrée, de la cuisine et du matériel. 


Echange de malades et blessés. — 28 octobre 1914 : L'hôpital 
auxiliaire reçoit des blessés et malades de l’hôpital civil, sur le- 
quel l’autorité militaire dirigera désormais ses malades conta- 
gieux. : 


(1) C'était, on le sait, la période angoissante pour notre contrée. 
Il nous est agréable de reproduire ici quelques lignes de M. Jean- 
Bernard (Histoire générale et anecdotique de la guerre de 1914) rap- 
pelant l’heureuse issue des combats livrés près de nous : « Le géné- 
ral Gérard, dont la ferme attitude avait été si remarquée à la tête du 
2e corps de la IVe armée (de Langle de Cary) pendant la bataille de 
la Marne, fut promu grand-officier de la Légion d'honneur pour ça 
belle attitude à Saint-Dizier, où, à la tête de jeunes troupes, il em- 
pêcha les Allemands d'approcher, évitant à la ville le bombardement, 
l'occupation, le pillage et la destruction. » 


10 


Personnel. — 3 novembre 1914 : M. Labrunière est nommé in- 
firmier-major vaguemestre, ayant la direction du personnel mas- 
culin des infirmiers et restant lui-même sous la direction de Mme 
de Retz, infirmière-major. 

M. Richardot est nommé comptable faisant fonctions d’off- 
cier d’administration adjoint, chargé, en cette qualité, de la po- 
lice des salles. 

M. Morel, chef brancardier, est détaché à la gare, sous réserve 
d’être rappelé à l’hôpital en cas de nécessité. 


La gare n'a plus besoin de concours hospitalier. — 11 novem- 
bre 1914 : M. le capitaine-commissaire de gare informe qu’il n’a 
plus besoin d’aucun concours hospitalier : il invite la Croix- 
Rouge à reprendre le matériel qu’elle a en dépôt à la gare. 


La situation financière. — 14 décembre 1914 : L’admimistra- 
teur, qui avait écrit au général de Torcy pour le mettre au cou- 
rant de la situation financière de l’hôpital auxiliaire, redevenue 
précaire, part pour Paris, afin d’en référer au siège central de la 
Croix-Rouge. 


Appel. — Au commencement de janvier 1915, on pouvait lire 
dans les journaux l'exposé que voici : 

« Avant la guerre, la Société française de secours aux blessés 
(Croix-Rouge française) s’était engagée à entretenir 15.000 lits 
pendant deux mois. Aujourd’hui, après cinq mois de guerre, elle 
en entretient 56.579, répartis dans 771 hôpitaux. En particulier 
le Comité de Saint-Dizier, qui s’était primitivement constitué 
avec 50 lits, en entretient 100, tous occupés. 

« Depuis le mois d’octobre, l'Etat alloue à la Croix-Rouge une 
indemnité de deux francs par journée d’hospitalisation, mais il 
reste à la charge de la Société, frais généraux compris, à combler 
un écart d’un franc par lit et par jour, ce qui représente une dé- 
pense de 56.579 francs par jour et de 1.697.370 fr. par mois. 

« La Société entretient en outre 83 infirmeries de gare et 35 can- 
tines de gare, dont le budget monte à près de 300.000 fr. par mois, 
sans compter, dans la zone des armées, 93 postes de secours et 
32 voitures d’ambulance. 


« 491 comités, 7.000 infirmières de service dans les hôpitaux 


14 — 


de la Croix-Rouge, 600 autres employées dans les hôpitaux mili- 
taires accomplissent la mission d’assistance de la Société fran- 
çaise. 

« Mais tous ces efforts, qui dépassent — et de beaucoup — ses 
engagements, ont épuisé ses réserves, et voilà pourquoi elle fait 
appel maintenant à l’aide généreuse de tous les bons Français. » 


La G. R. et l'H. O. E. — 15 janvier 1915 : Saint-Dizier devient 
gare régulatrice et siège d’un hôpital d'évacuation. Les blessés 
ramenés du front seront descendus en gare et soumis à un triage. 
Ceux qui seront reconnus incapables d’aller plus loin et auront 
besoin d’une intervention chirurgicale immédiate seront retenus 
jusqu’à ce qu'ils soient en état d’être envoyés plus loin. L'autorité 

militaire demande à la Croix-Rouge de recevoir ces grands blessés, 


Réquisition de l’hôpital de la Croix-Rouge. — 22 janvier 1915 : 
Les ressources de la Croix-Rouge à Saint-Dizier ne lui permettant 
pas d’accepter la responsabilité matérielle et financière de la 
transformation qui se prépare, l’hôpital auxiliaire n° 4 va être 
réquisitionné. L'autorité militaire se substitue au Comité de la 
Croix-Rouge pour administrer l’hôpital ; elle prend ainsi la di- 
rection du service médical et chirurgical. 

Dès le soir, à 9 heures, tous les malades facilement transporta- 
bles quittent l’hôpital ; les premiers blessés sont attendus le len- 
demain. 


L'hôpital passe à l’armée. — 26 janvier 1915 : Par la force des 
circonstances, la mission du Comité est terminée. Au nom de 
la Croix-Rouge, Mme la marquise des Réaulx et M. Guyard 
adressent à M. le docteur Vesselle, à M.le docteur Pesme, à M. Tho- 
mas, à Mlle Catel et à tous leurs collaborateurs et collaboratrices 
. l'expression de leur profonde et sincère gratitude. 

Les dames infirmières que leur service ne retient pas dans les 
salles sont convoquées et reçues par le Conseil. M. Guyard leur 
présente, en les priant d’en faire part à toutes leurs compagnes, 
l'hommage et les remercîments du Comité pour leur dévouement, 
qui fut absolu, se soutint pendant six mois et sut, en des jours 
critiques, se hausser jusqu’à l’héroïsme. 

M. l'administrateur relève ces dames des engagements de leur 


no. 


contrat et leur confirme que l’administration militaire acceptera 
dans les mêmes conditions que la Croix-Rouge les services de 
* celles qui demanderont à rester à l'hôpital. 


Annexe de l’'H. O. E. — Transformé en annexe de l’hôpital 
d'évacuation créé à la gare à cette époque, le Collège, avec quatre 
baraques qui avaient été construites dans les cours, put mettre, 
pendant les hostilités, 380 lits au service des malades et blessés, 


L'hôpital est supprimé. — Le 20 mars 1919, l'hôpital militaire 
qui fonctionnait au Collège était supprimé. 

Nous avons cité les praticiens de la ville qui ont donné là des 
preuves de leur dévouement. A leurs noms doivent s'ajouter ceux 
des infirmières bénévoles qui ont soigné les malades et blessés 
pendant la campagne. Celles qui, de service en juin 1918, sont 
restées soixante-douze heures sur la brèche, avec un repos re- 
latif de quatre heures pour leur permettre de tenir, savent, mieux 
que nous ne pourrions l’exprimer, combien il fallait d'endurance 
à certains moments dans ces postes de lutte ininterrompue contre 
les maladies et contre la mort. 

Dès 1910, certaines d’entre elles avaient été préparées à leur 
mission par des conférences très intéressantes et très instructi- 
ves données par M. le docteur Vesselle et par M. Thomas, phar- 
macien. 

De ces infirmières voici la liste, qui a été reconstituée pour 
figurer dans notre travail. La plupart d’entre elles ont fait un 
long service et se sont trouvées en fonctions pendant la bataille 
de la Marne et les bombardements qui ont troublé notre ville par 
la suite. Si quelque omission était relevée dans notre énumération, 
nous donnons l’assurance qu’elle aurait été involontaire. 


Tableau des infirmières. — Infirmières-majors : Mme de Retz*, 
Mlle Marguerite Migniot *, Mile Hélène Husson *. 

Infirmières : Mlle Catel“, Mmes Chatel, Collombh*, F. La- 
combe, P. de la Fournière, X. Monnin. — Mlles Yvonne 
d'Avout, Germaine Barthod, Renée Bobet*, Madeleine Bour- 
geois*, Hélène Chapron*, Marie Clémencé*, Germaine Cuny*, 
Germaine Décot*, Dupin“ (d’'Eurville), Yvonne Ertzbischoff*, 
Angèle Gérardin, Marguerite Gilles*, Henriette Godinot, Mar- 


A 


guerite Guinoiseau, Marie Guinoiseau, Suzanne Joubert, 
Yvonne Joubert, Louise Laurent, Marcienne Nicolle*, Made- 
, 2? 
leine Paqueron, Maria Parisot, Marguerite Pouilly*, Germaine 
9 , 3 

auren in ielle è 
L t*, Germaine Richard*, Gabrielle Royère, Jeanne 
Vesselle. | 

(Les noms marqués d’un * sont ceux des infirmières qui avaient 
subi l’examen avant la guerre.) 


Distinctions honorifiques. — Plusieurs d’entre elles ont reçu 
des distinctions honorifiques. 

Le 12 juillet 1916, le ministre de la guerre décernait une mé- 
daille d’argent à Mlle Yvonne-Marguerite ERTZBISCHOFF, in- 
firmière de la Société de secours aux blessés militaires, pour son 
dévouement vis-à-vis des contagieux hospitalisés à Saint-Dizier. 

En septembre 1917, la médaille d’argent des épidémies a été 
également attribuée à Miles Suzanne et Yvonne JouBERT. 

Au cours de la même année, Mlle Angèle GÉRARDIN a été l’objet 
de deux citations dont voici les termes : 

« 1915-1916-1917. Hôpital d'évacuation n° 3, à Saint-Dizier 
(Haute-Marne), secteur 20. — Infirmière bénévole très dévouée. 
— Perir, médecin principal de 22 classe. » 

« Du 17 janvier 1915 au 1€ avril 1917, pendant plus de deux 
ans, Mlle Gérardin a travaillé sous ma direction à l’hôpital du 
Collège de Saint-Dizier. Elle a toujours fait preuve d’excellentes 
qualités professionnelles et morales. Son sang-froid, son habileté, 
sa douceur, son dévouement sont dignes des plus grands éloges. 
Elle est apte à tenir dignement tout emploi dans un poste chirur- 
gical. — Michel DEniKER, médecin-major de 2€ classe. » 

Mile Gérardin a quitté Saint-Dizier pour aller prodiguer ses 
soins dans d’autres formations. De nouvelles citations élogieuses 
ont été signées à son adresse par M. Miorcec, médecin-chef de la 
2-69 (1918 : ambulance 2-69, secteur 181) ; M. J. Magrou, chef de 
laboratoire au Groupement des services chirurgicaux et scienti- 
fiques (1918 : hôpital des Jacobins, à Troyes) ; M. Couloguer, 
médecin principal de 2€ classe (1918 : hôpital 34 bis, à Zuyd- 
coote, Nord) ; M. Petit, médecin-major de 2® classe, chef d'équipe 
chirurgicale (1918 : ambulance chirurgicale ; 1919 : automobile 
n° 12); Mme J. Barbet de Vaux, directrice de la permanence 


— 17 — 


d’Arracourt (1919 : permanences S. B. M. des régions dévastées, 
Lorraine). 


19 janvier 1919 : « Le Directeur du Service de santé cite à l’or- 
dre du Service de santé de la 20€ région Mile Germaine Décor, 
infirmière de la Société française de secours aux blessés mili- 
taires à l’hôpital complémentaire n° 46, à Saint-Dizier. Infir- 
mière de premier ordre, d’un dévouement absolu, à l'H. C. n° 46 
depuis août 1914. Dans la nuit du 19 au 20 juillet 1918, une bombe 
d’avion étant tombée dans une salle de blessés où elle était de 
garde, a su, par son calme et son sang-froid, éviter toute panique, 
prodiguant ses soins à l’un des blessés en traitement, blessé à 
nouveau par un éclat. — Nancy, le 19 janvier 1919. Le Médecin 
principal de {re classe : Gruson, directeur du S. S. de la 208 ré- 
gion. » | 

(La bombe qui est tombée sur le Collège a rencontré une pou- 
tre de l’étage supérieur. Les éclats ont jailli en l’air ; quelques- 
uns seulement, crevant les plafonds, sont entrés dans une salle : 
un blessé, atteint à l’abdomen, a été transporté dans la salle 
d'opérations pour l'extraction.) 


13 juin 1919 : « Le Médecin principal de 1re classe, Directeur 
du Service de santé du 20€ corps et de la 20€ région, cite à l’ordre 
du Service de santé Mile VesseLLe Jeanne, infirmière de la S. B. M. 
de l’hôpital 46 du collège de Saint-Dizier. Infirmière de valeur, 
à l'hôpital 46 depuis août 1914, prodiguant ses soins aux blessés 
et malades, dans des circonstances souvent difficiles, avec un zèle, 
un dévouement et une abnégation remarquables. Dans la nuit du 
19 au 20 juillet 1918, une bombe d’avion étant tombée dans une 
salle de blessés voisine de la salle d'opérations, où elle était de 
service, a su, par son calme et son sang-froid, éviter toute panique 
et ramener le calme dans les salles de l’hôpital. La présente cita- 
tion donne droit au port de la Croix de guerre avec étoile de 
bronze. — Georges. » 


Juillet 1919 : Mme THénor, en religion sœur Marthe, supé- 
rieure des religieuses du Collège, Milles Renée BoBeT, Hélène 
Husson, infirmières bénévoles à l’hôpital du Collège depuis le 
début des hostilités, reçoivent la Croix de guerre en récompense 
de leur dévouement à nos blessés. — Citation : « Infirmières d’un 


sang-froid et d’un dévouement inlassables. A l’hôpital du Col- 
2 


SJ — 
lège de Saint-Dizier depuis août 1914 et à l’'H. O. E. 3 depuis le 


mois de janvier 1915, n’ont jamais cessé de prodiguer leurs soins 
aux blessés et malades des IIIe et IIe armées dans des conditions 
souvent difficiles ; sont restées courageusement à leur poste au 
moment où la ville était particulièrement menacée en 1914 et au 
cours des bombardements par avions de Saint-Dizier, notamment 
sur l’hôpital du Collège. La présente citation donne droit au port 
de la Croix de guerre avec étoile de bronze. » 


Octobre 1919 : Médaille d'honneur des épidémies (Journal of- 
ficiel) : 


Vermeil. — A la mémoire de Mme MarcezLor (1), née Vingtain 
Claire-Louise-Lucie, infirmière, hôpital complémentaire 46; 
Mile Guinoiseau Marguerite-Marie, infirmière, hôpital complé- 
mentaire 46. 


_ (1) Mme Marcellot, nous disait quelqu'un qui a pu apprécier son 
dévouement, a grandement mérité la distinction dont elle a été l’ob- 
jet : ayant appris que plusieurs infirmières avaient dû quitter mo- 
mentanément leurs fonctions pour cause de maladie, elle s'était 
offerte généreusement pour seconder le personnel. Atteinte elle- 
même, elle est morte, ainsi que le disait le journal le Patriote du 2 no- 
vembre 1919, « victime de son dévouement à nos soldats ». Ses 
obsèques ont eu lieu le jour de la signature de l’armistice, 11 novembre 
1918. — Au nom de la défunte il est juste d’associer celui de son mari, 
M. J. Marcellot, maître de forges à Eurville, aujourd’hui député de la 
Haute-Marne, qui, dès le début de la guerre, faisait preuve d’une ac- 
tivité et d’un désintéressement exemplaires. En remerciant, le 15 oc- 
tobre 1922, les notabilités présentes à la distribution des prix de tir 
de la Bragarde, M. A. Godard, président de cette société, disait en 
ce qui le concerne : « M. Marcellot, député, en 1914, alors que l’en- 
nemi était aux portes de Saint-Dizier et la ville abandonnée ou pres- 
que, tandis que le mot d’ordre semblait être celui de partir au plus 
vite, vint apporter à la vieille cité des Bragards, désertée, son aide et, 
s’il l’eût fallu, sa garantie d’otage. » 

En la personne de Mme Marcellot, c'était la seconde fois que l’hô- 
pital de la Croix-Rouge était éprouvé : Mile Marguerite Migniot, 
qui avait succédé à Mme de Retz comme infirmière-major au Col- 
lège, avait succombé aux suites de fatigues endurées depuis plus de 
trois ans. Ses obsèques avaient été célébrées le 5 novembre 1917. 
MM. Guyard, les docteurs Vesselle et Pesme conduisaient le deuil 
comme représentant la Croix-Rouge de Saint-Dizier. Le docteur 
Leroy avait adressé un éloquent adicu au nom du personnelet des 
malades de l’hôpital, Nous aurions été heureux de reproduire une 
citation relative à cette infirmière dévouée, emportée par une pneu- 
monie contractée en service. 


— 19 — 


Argent : Milles p’Avour Marie-Antoinette-Béatrice- Yvonne, 
GuinoisEau Zoé-Marie, infirmières, hôpital complémentaire 46. 


Janvier 1922 : La médaille des épidémies est décernée à Miles 
Marguerite GizLes et Jeanne VESSELLE. 


Pour récréer les hospitalisés. — Notons encore à la louange des 
infirmières qu'elles saisissaient les occasions propices pour ajouter 
aux soins qu’elles prodiguaient autour d’elles de saines et agréa- 
bles distractions : qu’il nous suffise de mentionner à ce propos la 
fête de l’arbre de Noël si réussie du 24 décembre 1917. 

D'autre part, M. l’abbé H. Godard, professeur au Collège, 
aujourd’hui curé de Villiers-en-Lieu, avait pris l’initiative d’une 
récréation très goûtée des malades : le cinématographe. Tous les 
lundis, à 14 heures, une séance était donnée avec le concours de 
la musique des étapes. Les hospitalisés en état d’y assister 
tenaient beaucoup à ces réunions et rien n’était plus efficace 
pour assurer l'exécution d’un régime que de faire entrevoir à un 
réfractaire la privation du cinéma. 


Un mot pour l’aumônier. — Nous ne clorons pas ce chapitre 
sans un mot à l’adresse de l’aumônier, M. l’abbé L. Guillaume, 
supérieur du Collège, chanoine honoraire de la cathédrale de 
Langres, qui a consolé dans leurs souffrances et conduit aux 
cimetières tant de malheureuses victimes. Plusieurs de nos collè- 
gues de la Société des Lettres connaissent « les Echos de la guerre, 
en vers libres », qu’il nous adressait en janvier 1915 comme 
« affectueux hommage d’une très modeste fantaisie composée 
pour récréer nos pauvres blessés ». Au milieu de ses fatigues et 
des tristesses inhérentes au ministère sacerdotal exercé dans des 
circonstances aussi tragiques, il trouvait le temps de distraire les 
soldats et de prédire la victoire : 


…. Sur nous du moins, Echo moqueur, 
Feras-tu luire un rayon d’espérance ? 
De ces combats qui sortira vainqueur P 
Qui donc aura la gloire après tant de souffrance ? 
.... France! 


— 20) — 


La Croix-Rouge doit continuer son œuvre. — Le 4 juin 1920, 
pour répondre au désir exprimé par Mme la comtesse d’'Hausson- 
ville, présidente générale de la Croix-Rouge, de voir différents 
comités continuer à exister, le Comité de Saint-Dizier décidait 
de provoquer une assemblée générale des anciens souscripteurs 
ainsi que de toutes les personnes s'intéressant à l’œuvre, et, dans 
un communiqué à la presse, il rappelait les services rendus pen- 
dant la dernière guerre : 

« Tout le monde connaît les immenses services rendus au début 
des hostilités, et en particulier au moment de la bataille de la 
Marne, par le Comité de la Société française de secours aux 
blessés militaires installé dans les locaux du Collège de Saint- 
Dizier. 

« Depuis le mois de janvier 1915, époque à laquelle cet hôpital 
fut réquisitionné par l’armée et militarisé, la Société a cessé d’être 
en nom, mais ses infirmières n’ont pas moins, jusqu’à la fin de la 
guerre, continué à prodiguer leur temps et leurs soins à nos chers 
blessés. 

« Est-il besoin de rappeler que deux d’entre elles, Mile Migniot, 
infirmière-major, et Mme Marcellot ont payé de leur vie leur dé- 
vouement et ont l’une et l’autre succombé à leur tâche d'honneur ? 

« Mme la marquise des Réaulx, restée, elle aussi, jusqu’au bout 
sur la brèche, s’est vue contrainte, par son mauvais état de santé, 
de donner sa démission (1) de présidente, et c’est Mme Lemut 
qui a été désignée pour lui succéder. » | 

À cette même séance du 4 juin 1920, le bureau du Comité des 
dames était constitué comme suit : présidente, Mme Jules Le- 
mut ; vice-présidente, Mme Caillotelle ; secrétaire, Mme Louis 
Guinoiseau ; trésorière, Mme Bouvry. 

Le bureau du Comité des hommes a vu disparaître la plupart 
de ses membres : M. Herbinot, trésorier, est mort, nous l’avons 
dit, le 28 septembre 1914 ; M. le général de Torcy, président, au 
commencement de 1918 (2); M. le capitaine Bourdenet, secré- 


ep 


(1) 7 août 1919. 

(2) Le journal la Liberté du 13 janvier annonçait la « mort du 
général de Torcy, survenue à Hyères, où il s’était retiré pour raison 
de santé, après avoir quitté le commandement de la 20° région à 
Troyes, à la tête de laquelle il resta pendant les trente premiers mois 
de guerre. M. le général de Torcy était grand-officier de la Légion 


= 91 — 


taire, le 8 février 1921. Il n’a pas été procédé à de nouvelles élec- 
tions. | 

« Le siège social, disait encore le procès-verbal de l'assemblée 
plus haut rappelée, n’existe plus, puisque le contrat signé avec 
le Collège expirait à la fin des hostilités. Il faut donc tout d’abord 
se reconstituer. 

« Une circulaire sera envoyée, des visites seront faites pour 
trouver le plus d’adhérents possible. 

« Ensuite aura lieu une assemblée générale qui décidera de ce 
que l’on pourra faire avec les ressources dont la Société dispo- 
sera. » 

Evidemment, la guerre finie, l’œuvre de la Croix-Rouge ne 
doit pas périr. a 

En attendant qu’elle reprenne ses travaux, saluons encore une 
fois la mémoire de celles qui ont succombé à la peine ; félicitons, 
remercions ceux et celles qui ont donné à la patrie tant de jours, 
tant de nuits consacrés au soulagement des malades et des blessés. 


d'honneur. Le défunt avait été lieutenant-colonel au 109€ d’infan- 
terie, qu’il quitta pour être attaché à l'ambassade de France en 
Autriche », 

Le général de Torcy était âgé de 74 ans ; il a été inhumé à Eclaron. 


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HOPITAL BRUNSWICK 


(Hôpital complémentaire 41) 


L'autorité militaire désirant 
placer à Saint-Dizier le plus grand 
nombre possible de malades et 
blessés, une utilisation très bien 
comprise des locaux des anciens 
Etablissements Brunswick avait 
été conçue : un hôpital de 200 lits avait été créé dans l'espace de 
huit jours. 

Le 8 novembre 1914, on annonçait pour le lendemain l’arrivée 
de 79 malades qui devaient être installés dans la scierie de l’ave- 


=, 


nue de Bar. Cet hôpital devenait par la suite insuffisant. A la fin 
d'octobre 1915, plusieurs annexes (baraquements de bois) 
étaient édifiées près du bâtiment principal. 

Là comme ailleurs, le sentiment du devoir n’a pas faibli un 
instant. | 

La médaille d'argent des épidémies a été décernée, par décision 
ministérielle du 18 juin 1917, à M. van Olden Bernwald (Marie- 
Henri-Fernand), médecin aide-major de {re classe ; la médaille 
de bronze à Mmes Clara Richard, Elisabeth Cerku, Agnès Rudy, 
infirmières américaines, et au soldat Lallement François-Louis, 
infirmier à la 232 section. 

Entre autres distractions, les malades et blessés de Bruns- 
wick avaient eu, le 2 janvier 1917, la joie d’entendre des artistes 
de talent et d'assister à une séance de cinéma ; pour le 14 juillet 
de la même année, plusieurs de nos concitoyens avaient organisé 
une séance récréative suivie de tombola. | 


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HOPITAL D’EÉVACUATION 


(H. 0. E. 3) 


Au commencement de janvier 
1915, l'autorité militaire faisait fonc- 
tionner dans les bâtiments de la 
gare (petite vitesse) un hôpital où 


A Rousset . ; 
pd recevaient des soins urgents les 
blessés capables de gagner enduite 


les établissements où 1ls devaient séjourner plus longuement. 

Disons ici, sans citer les fonctionnaires en cause, dont la mo- 
destie se dérobe à nos éloges, que cette installation hautement 
louée par l’autorité militaire a été faite d’une façon magistrale en 
trois jours et quatre nuits. 

L'hôpital du Collège devenait bientôt, nous l’avons dit, une 
annexe de cette formation, à laquelle étaient attachées de dé- 
vouées infirmières : Mme d’Humières, Mile Elisabeth Gilles, 
Mile Peyramale. 

En septembre 1915 paraissait la citation que voici: 

« Mme d’Humières, infirmière-major à l’hôpital d'évacuation 


n° 3, qui, avant de venir à Saint-Dizier, avait organisé à Chau- 
mont l’hôpital temporaire n° 1, est citée à l’ordre de l’armée. 

« D'un savoir professionnel étendu, a fait preuve en tautes 
circonstances d’un dévouement inlassable, d’un zèle constant et 
d’une activité remarquable. Consacre en plus ses moments de 
liberté à soigner les typhoïdiques dans un autre centre d’hospi- 
talisation. » Depuis plusieurs mois en effet, Mme d'Humières 
soignait les blessés du train sanitaire qui passait en gare de Saint- 
Dizier chaque jour, à 16 heures et demie. Elle se consacrait en 
outre aux typhoïdiques de l’hôpital Brunswick. 

Le 19 août 1917, à 11 heures 30, dans la cour de la gare, le 
lieutenant-colonel de Rouvre, commissaire-régulateur, remettait 
la croix de la Légion d’honneur au docteur Sénéchal Albert-Marie- 
Jules, médecin aide-major de 1'€ classe au commandement 
d’étapes de G. R. (H. O. E.). — « Chirurgien de valeur, se dépen- 
sant sans compter, ne ménageant ni son temps ni sa peine. À 
rendu d’excellents services, particulièrement au cours des com- 
bats sous Verdun. » Avant la guerre, le docteur Sénéchal était 
chirurgien assistant de consultation à l’hôpital Lariboisière, à 
Paris. Pendant son séjour à Saint-Dizier, il a rendu d’inapprécia- 
bles services à la population de la ville et des environs. 

L’hôpital d'évacuation avait, en avril 1918, à déplorer le décès 
du docteur Fargues, qui, à Saint-Dizier depuis deux ans, affecté 
d’abord au Dépôt des isolés, ensuite à l’H. ©. E. 3, avait été dé- 
signé le 12 mars pour suppléer un médecin-chef du train sani- 
taire. Deux jours après, vaincu par la fièvre, il demandait son 
rappel et s’alitait pour ne plus se relever. Le médecin-chef Cous- 
sergues a prononcé le dernier adieu. 

Pour résumer tout ce qui pourrait être dit de cette formation, 
il nous suffira de reproduire la belle citation dont voici le texte : 

« Ordre de la D. E. S. n° 7. — Le Général commandant l’armée 
(D. E. S.) cite à l'ordre de la D. E. S. le personnel de l'hôpital 
d'évacuation n° 3. Valeur professionnelle et morale digne des plus 
grands éloges. Sous la direction éclairée de son chef, le médecin 
principal de 28 classe de Schuttelaere, a su par un zèle de tous les 
instants assurer dans les conditions les meilleures à la fois le trai- 
tement des malades évacués des formations de l’avant, contri- 
buant ainsi à la conservation des effectifs, et l’évacuation Judi- 
cieuse de ceux à diriger sur l’intérieur.— S. P.24,le 17 novembre 


1945. P. O., le Chef d'état-major de la D. E. S. : Boucher. » 


id A 


HOPITAL DE MARNAVAL 


Nous avons dit, page 27 de Saint-Dizier 
pendant la guerre 1914-1919, quelques mots 
de l'installation créée à Marnaval par les 
Forges de Champagne. 

Dans sa séance du 22 août 1914, la 
Société de secours aux blessés militaires a 
entendu un rapport où se trouvaient à son 
sujet les lignes suivantes : 


« À Marnaval, où il s’est rendu le 21 août sur l'invitation de 
| M. Ed. Lang, M. Vesselle a trouvé une installation superbe, dans 
des locaux neufs, brillants de propreté, parfaitement aérés, et 


une mise au point presque luxueuse, avec des infirmières et des 


auxiliaires presque en surnombre. La Société de Micheville ayant 


— 98 — 


pris à sa charge la dépense de 120 fr. par lit, soit 4.800 fr. pour 
les 40 lits, il ne resterait plus à régler que la question médicale, 
pharmaceutique et alimentaire. » 

Après installation complète, 70 lits fournis par les usines 
étaient répartis en cinq salles. 

Directrice générale : Mme André Giros. 

Infirmières. — 1re salle : Miles Marthe Giros, Georgette Ber- 
nard. 

2€ salle : Miles Léonie Populus, Lucienne Vautrin. 

3€ salle : Miles Joséphine Dumanois, Marie-Louise Laurent. 

4e salle : Miles Germaine Thiriot, Eugénie Millot. 

5e salle : Miles Lucie Foucheneret, Joséphine Lombard. 

Le docteur Florentin, d’Eurville, assurait le service médi- 
cal, secondé par les deux infirmières de la Caisse de secours des 
ouvriers. 

Le 10 septembre, soixante blessés arrivaient. Comme l'hôpital 
ne pouvait alors en recevoir que quarante, le surplus avait été 
réparti dans les maisons particulières, où chacun demandait ins- 
tamment à leur donner l'hospitalité. Dès la nuit suivante, un 
ordre d'évacuation parvenait à la Direction. Quatre hommes seu- 
lement, jugés non transportables, restaient dans les salles. 

Les blessés reçus ce jour-là et par la suite à Marnaval venaient 
notamment de Maurupt et Sermaize. Un grand nombre étaient 
gravement atteints. Deux décès la première nuit. Les tombes de 
ces militaires sont entretenues par des jeunes filles de Marnaval. 

L’hôpital a été en particulière activité une dizaine de jours. Pen- 
dant ce temps, les dons des ouvriers affluaient : linge, nourriture, 
friandises, etc. 

Le 29 septembre, était annoncée la fermeture prochaine de 
l’hôpital de secours établi dans les écoles de Marna val ; cette dé- 
cision permettait aux enfants de rentrer dans leurs classes. 


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HOPITAL-HOSPICE 


(Hôpital mixte. 
— Hôpital du Jard.) 


On a vu, page 26 de notre pre- 
mier travail concernant la guerre, 
les mesures d'urgence prises par 
l’hôpital-hospice pour remplir les 
obligations que les hostilités de- 
valent lui imposer. Nous trans- 
crivons Ci-après dans son entier 
la note que nous avons rédigée 
à la date du 6 août 1914 pour être classée aux archives de l’éta- 
blissement ; elle démontrera que, dès le jour de la mobilisation, 
toute l’activité possible a été mise en œuvre pour assurer le ser- 
vice commandé par les circonstances. C’est du reste sous forme 
d'éphémérides que nous reproduirons les faits consignés dans no- 
tre carnet de guerre. À l’aide de ces parcelles détachées de la vie 
locale, nos lecteurs rétabliront facilement certaines particularités 
du grand drame qui fut pour les hôpitaux rapprochés du front 
un pourvoyeur de chaque instant. 


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— 


Organisation des services.— 6 août 1914 : « Pour faire face aux 
nécessités que pourraient lui imposer les événements militaires du 
moment, l’hôpital-hospice de Saint-Dizier a fait appel aux bon- 
nes volontés capables de lui assurer soit des dons, soit des prêts, 
soit des concours utiles. 

« Des lits, de la literie ont été mis en dépôt, du linge a été offert 
par des personnes charitables, et bientôt l’établissement était 
en mesure pour mettre à la disposition de l'autorité militaire 
150 lits répartis dans quatre salles du rez-de-chaussée et deux 
salles du premier étage. 

« Il fallait aussi grouper un personnel pour le fonctionnement 
de l’ambulance. 

« La Compagnie des Forges de Champagne avait consenti à 
ce que la voiture de sa Caisse de secours restât en permanence 
l'établissement pour le transport des blessés. 

« La Commission avait demandé à MM. Gatouillat, Daugé 
et Cie des harnais; ces messieurs avaient répondu obligeam- 
ment et avaient offert en outre d’autres voitures pour le cas où 
le besoin s’en ferait sentir. 


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« Enfin de nombreuses personnes s’étaient fait inscrire comme 
infirmières. La liste suivante en a été arrêtée le 6 août : Mmes 
R. Mougeot, Chalons, Thomas, Laurent, Leuridan, Caillotelle, 
J. Gaide, Commun, Larcelet, Poinsot, Schaah, Huber ; Mlles Ju- 
liette et Marie Laurent, Mlle Laurent, institutrice, Yvonne Ga- 
tinois, Pissot, Pierret, Guinoiseau, Antoinette Petitdidier, Paris. 

« Il a été décidé qu’une religieuse et trois infirmières seraient 
affectées à chaque salle (1). 


« D’autres services ont été organisés : 


« Brancardiers : M. Hadamard, chef brancardier ; MM. abbé 
Georges, Drouin frères, Ganstère, Aug. Guillemin, Hannus, Gé- 
rard, Marie Marcel. 


(1) Une nouvelle distribution du travail n’a pas permis à tant de 
bonnes volontés généreusement offertes de fournir l’effort de durée 
qu’elles avaient d'avance accepté. Ajoutons toutefois un nom qui 
n'avait pasété inscrit dès le premicr Jour et qui n’en représente 
pas moins de longs et importants services rendus à l'hôpital : celui 
de Mille Anna Hinterberger, pourvue du reste à ce sujet de précieuses 
attestations. 


. — 

« Service de voitures d’ambulance: chef: M. Crabouillet : 
conducteur de voitures : M. Mitaine. 

« Eclairage, eau, machinerie, entretien : MM. Gilio et Schaah. 

« Service d'automobile : M. Simon, électricien, qui a concédé 
gratuitement sa machine. 

« Planton avec bicyclette : M. Gatinois Henri. 

« Gardien de nuit : M. Etienne. » 


Le 6 août 1914, à 6 heures et demie du soir, le commissaire de 
police fait prévenir l'hôpital d’avoir à ne laisser aucune lumière 
apparente pendant la nuit. On craint que des dirigeables alle- 
mands ne passent sur la ville et ne jettent des obus sur l’établis- 
sement. 


7 août : MM. les docteurs Couderc et Leuridan commencent à 
donner les notions nécessaires aux infirmières et brancardiers. 

Le service d’ambulance se trouve donc assuré à ce moment 
pour parer aux éventualités. 

Deux officiers viennent demander dans l’après-midi quelles sont 
les dispositions prises pour l’hospitalisation des blessés militaires. 

L’interne, M. Couderc, leur fait visiter les salles ; ils se retirent 
en exprimant leur entière satisfaction. 


On amasse du linge. — 9 août 1914 : Mme R. Mougeot, qui s’in- 
téresse beaucoup au fonctionnement de l’hôpital, a déjà fait en- 
trer à la maison de nombreux objets capables de rendre, quand 
les blessés arriveront, de grands services. Les sœurs se hâtent de 
préparer, dans leurs salles respectives, tout ce qui peut être utile 
dans des conjonctures aussi impérieuses. Des dames se mettent 
à leur disposition pour aider dans cette hâte fiévreuse où tout le 
monde veut faire son devoir. 

Deux jeunes filles attachées à l’ambulance de l'hôpital ont 
pris l'initiative de solliciter d’un capitaine un automobile pour 
aller quêter dans les villages voisins. Leur demande a été agréée ; 
une voiture, conduite par un chauffeur et un aide, les a menées à 
Bettancourt, Chancenay, Baudonvilhiers, Sommelonne, etc. Le 
tambour a battu dans les communes à leur arrivée. À 6 heures 
du soir, elles rentraient à l’hôpital avec la voiture pleine de linge. 
Deux couchettes en fer avaient aussi été placées sur l’auto. Les 
quêteuses avaient en outre recueilli 66 fr. 50 en argent. 


— 32 — 


Les lits sont prêts. — 10 août 1914 : L’hôpital comptait hier 
193 lits disponibles pour l’armée (6 salles à 22, 2 à 20, 1 à 12, 1 
à 9). 

L'autorité militaire annonce aujourd’hui qu’elle envoie 100 lits 
complets. Comme 50 sufliront, le reste sera remis à l’hôpital 
auxiliaire de la Croix-Rouge (1). 


Le premier blessé. — 11 août 1914: Un caporal-clairon du 
2422 de réserve active est arrivé à l'hôpital hier soir à 7 heures. 
Il avait eu un mollet traversé par une balle à la bataille d’Alt- 
kirch. I portait, épinglé à sa tunique, un morceau de drap pro- 
venant de la capote d’un Allemand qu’il avait tué. 1l est parti ce 
matin pour Châlons, où habite sa famille. 


Don. — M. Ernest Leclerc, industriel à Saint-Dizier, met à la 
disposition de l’hôpital environ 450 bouteilles de vieux bordeaux 
et, à pêcher dans son étang de Saint-Eulien, environ 1.000 kilos 
de poisson. 


Premières obsèques d’un soldat. — 13 août 1914: L’hôpital- 
hospice a reçu le 12 août le corps d’un soldat attaché au service 
des automobiles, Larivière Emile, du recrutement de Paris, 
âgé de 44 ans, qui s’était noyé accidentellement le matin en pre- 
nant un bain dans la Marne. 

Ses obsèques ont eu lieu le jeudi 13 août, à 8 heures du 
matin. 

Le cercueil, recouvert d’un drapeau qui disparaissait sous les 
nombreux bouquets offerts par les camarades du défunt et di- 
verses personnes de la ville, a été, après une présentation à la 
chapelle, où se pressaient de nombreux officiers et soldats, des 
délégations du personnel de l’établissement, de la municipalité, 
de la Compagnie de sapeurs-pompiers, de la « Bragarde », etc, 
conduit au cimetière, sur un corbillard décoré aux couleurs na- 
tionales ; là, un lieutenant a remercié l’assistance et prononcé 
les paroles d’adieu suivantes : 


(1) Cet envoi, dirigé sans doute sur une autre formation, n'est pas 
parvenu à Saint-Dizier. 


— 33 — 


« Mesdames, Messieurs, 


« Nous sommes réunis autour de cette tombe pour saluer la 
dépouille mortelle de notre pauvre camarade Larivière, qu’un 
accident banal et stupide est venu brutalement enlever à l’affec- 
tion des siens. | 

« En quittant Paris, 1l avait dit adieu à sa femme, à sa fille, 
heureux, comme nous tous qui sommes ici, de mettre sa vie au 
service de la France, qui a tant besoin de tous ses enfants. 

« Comme le disait hier notre généralissime, 1l ne désirait qu’une 
seule chose : faire son devoir, tout son devoir. La Providence ne 
l’a pas permis et le destin est venu faucher son existence avant 
qu’il ait pu terminer sa mission. 

« Devant ce coup brutal du sort, nous ne devons pas nous 
désespérer ; nous n’en avons pas le droit dans les circonstances 
présentes. Songeons à l’avenir, songeons au monde entier, qui 
a les yeux fixés sur nous autres, les fils d’un même pays. 

« Levons la tête et regardons devant nous où le devoiretl’amour 
« de la patrie nous appellent. 


« Larivière est mort ; serrons les rangs ! 
« Adieu, mon Camarade ! 


« Vive la France ! » 


La consigne est de se taire. — 16 août 1914 : Les journaux de 
Paris continuent à manquer. On ne voit plus de militaires ici pour 
l'instant. 

Un soldat qui suit l’état-major est venu dans l’après-midi à 
l'hôpital voir une de ses parentes. Quelqu'un lui demandait où 
était l'état-major : « Ma femme elle-même, répondit-il, me le 
demanderait que je ne le lui dirais pas. » 

On est toujours sans lumière en ville le soir. L’état-major sur 
lequel on craignait de voir quelque dirigeable allemand jeter des 
projectiles n’est cependant plus là. 


ER 


Le transport et l’hospitalisation des blessés. — 17 août 1914 : Les 
voitures prêtées pour le transport des blessés se répartissent ainsi : 


Places 

Forges de Champagne . . . . . . . . . . 1 3 
Forges du Closmortier . . . . . . .. { 3 
M. Féry . 1 3 
M. J. Gaide — { 2 
M. Ernest Leclerc. . . . . 1 4 
Petites-Sœurs Sd cr { 6 
MM. Schœnenberger et Cie . . . . . . . 5 37 
M. Favarre 2 5 à 2 4 & 4 à & 4 «4 { 3 

12 61 


Le nombre des lits militaires à l’hôpital est de 250. 


Visite de l'hôpital. — 19 août 1914 : Visite de l’hôpital par M. le 
général de Torcy, commandant la 20€ région, et M. le médecin- 
inspecteur Mareschal, de Troyes, accompagnés de M. Petit, sous- 
préfet, de MM. Beaudet et Samuel, adjoints, et de plusieurs 
conseillers municipaux. 

Le général de Torcy, après quelques instants passés dans la 
salle du Conseil à donner les instructions nécessaires pour le jour - 
où des blessés seront en traitement, est obligé de se retirer. 

M. Mareschal visite l’établissement dans tous ses détails : 1l le 
quitte en remerciant la municipalité et le conseil d’administra- 
tion et en les félicitant d’avoir un local agencé avec toutes les 
ressources du confort moderne. 


Permanence de secours. — 2 septembre 1914 : Le Petit Champe- 
nois publie, sous le titre Louable initiative, les lignes suivantes : 

« L'administration de }hôpital-hospice de notre ville vient 
d'organiser un service permanent destiné à procurer tous les 
adoucissements possibles à la fatigue et aux souffrances des mili- 
taires blessés qui traversent Saint-Dizier en chemin de fer. 

Jour et nuit, à dater du mercredi 2 septembre, en un poste ins- 
tallé à la gare, des citoyens dévoués distribueront aux blessés de 
passage des rafraîchissements variés, secours rendu plus précieux 
par la haute température de cette saison: c’est là une initiative 
qui mérite tous les éloges. » 


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Bruits de ville. — 3 septembre 1914 : Le bruit se répand dès le 
matin que l'hôpital est rempli de blessés. Occupé à la mairie jus- 
qu’à 11 heures par les dossiers d’allocations militaires, je me rends 
ensuite à l’établissement et je note le contingent qui est arrivé la 
veille au soir : 10 malades, un boucher militaire qui s’est fait une 
piqûre à une main avec un os, enfin un soldat qui a été atteint 
d’une balle (l’extraction a eu lieu dans la matinée). 


Service médical. — 4-20 septembre 1914: Dans les premiers 
jours de septembre 1914, le docteur E. Guinoiseau, chirur- 
gien-chef, était allé, pour plus de commodité et de rapidité dans 
son travail, s’installer à l'hôpital. Un lit avait été placé dans son 
cabinet, de sorte qu’il pouvait jour et nuit faire face aux néces- 
sités du moment. 

Le 7, après le désarroi de la veille, l’interne n’étant plus là, il 
resta seul pour assurer le service. 

Les blessés arrivaient depuis le 4 : 125 le 8, 150 le 10 pour citer 
quelques chiffres. Ce dernier jour, c’est à 11 heures du soir seule- 
ment qu’un peu de repos fut permis. Une amputation avait dû 
être faite. M. le docteur Chaussinand, directeur de l’Asile d’alié: 
nés, était heureusement près de son collègue, toujours prêt à le 
seconder, comme il donna du reste des preuves de son activité 
et de son dévouement en s’occupant (9 septembre) de la construc- 
tion de baraquements sur la pelouse, devant le bâtiment princi- 
pal, et en ravitaillant de pain, de lait, de viande l'établissement, 
qui ne pouvait rien recevoir de ses fourmsseurs habituels, alors 
absents. 

Mme et M. Marcellot, maître de forges, sachant combien l’hô- 
pital était encombré, étaient venus demander qu’on leur envoyât 
des blessés : ce fut l’origine de la formation sanitaire d’Eurville. 

Dans la nuit du 10 au 11, un ordre d'évacuation était arrivé (1). 
300 blessés (1l faut dire, pour expliquer ce nombre, que dans ces 
premiers temps il en arrivait sans arrêt, que l’on plaçait où l’on 
pouvait, dans les salles, sous les tentes du jardin, dans les cou- 
loirs, dans la chapelle), 300 blessés, disons-nous, furent dirigés 


(1) Une première évacuation avait eu licu le 7, à 6 heures et demie 
du soir, en raison de la gravité des événements, mais elle avait été 
contremandée : les malades et blessés avaient été réintégrés aussitôt. 


— 96 — 


sur Biarritz. Le voyage dura 48 heures. Deux hommes moururént 
en cours de route. 

Le vendredi 11, cinquante grands blessés commençaient à 
repeupler la maison. 

Le 14 septembre, le docteur Guinoiseau était obligé de se 
rendre à Wassy, dans une voiture réquisitionnée, pour faire une 
amputation. De là il était appelé à Voillecomte, mais obligé de 
revenir à Saint-Dizier parce que les gardes-voie avaient reçu des 
instructions très sévères relativement à la circulation des auto- 
mobiles. 

Le 20 septembre, M. Mareschal demandait au docteur s’il vou- 
lait un aide ; M. Guinoiseau répondait qu’il pourrait continuer 
encore le service comme il l’avait fait précédemment. Il resta 
seul ainsi — nous rappelait-il enfin, en résumant ses souvenirs — 
jusqu’à fin octobre, époque à laquelle le docteur Ribierre 
arriva de Toulouse avec huit médecins militaires. 


On voudrait une disponibilité constante de 200 lits. — 20 sep- 
tembre 1914 : Ce même jour, M. Mareschal, médecin-inspecteur, 
et M. F. Petit, sous-préfet, visitent l’hôpital, afin de connaître 
exactement les ressources qu’il présente. 

Les salles sont occupées presque entièrement par des blessés 
de Maurupt. 

Les tentes édifiées sur la pelouse ne sont plus guère habitables 
à cause de l’humidité. Il y aura lieu d’utihiser tous les locaux afin 
de recevoir des hommes en aussi grand nombre que possible. 
M. le sous-préfet voudrait que l’on pût disposer de 200 lits. 


Les visites continuent. — 21 septembre 1914 : M. le sous-préfet 
et MM. les majors de l’ambulance de Joinville se rendent à l’hô- 
pital-hospice et à l'hôpital auxiliaire de la Croix-Rouge. 


L'état sanitaire. — 27 octobre 1914 : La mauvaise saison qui 
commence, le séjour des troupes dans les tranchées compromet- 
tent l’état sanitaire de l’armée. 

Un médecin-inspecteur militaire se présente à la mairie, an- 
nonçant qu’il désire placer à Saint-Dizier 1.200 malades atteints 
de pleurésie, de bronchite, de pneumonie, de fièvre typhoïde. 
Des indications lui sont données sur les locaux où pourraient être 
soignés partie des malades en question. 


— 37 — 


Mesures prophylactiques. — 28 octobre 1914: Le même ins- 
pecteur, accompagné de deux autres officiers, se rend à l’hô- 
pital, où se trouvent réunis les membres de la Commission admi- 
nistrative, le sous-préfet, plusieurs médecins. 

Des observations sont présentées à l’autorité militaire sur le 
danger que créerait la dissémination däns la ville. de malades 
tels que ceux dont l’arrivée a été annoncée. 

Après une assez longue discussion, il est décidé que 4 blessés 
militaires soignés à l’hôpital-hospice seront envoyés à l’hôpital 
de la Croix-Rouge. L’hôpital-hospice pourra dès lors recevoir 
environ 175 malades. 

Deux autres points de la ville sont désignés comme pouvant 
être également affectés au traitement des malades. 

Une ambulance avec un personnel suffisant est attendue dans 
la journée pour faire face aux besoins. 


La typhoïde. — 8 novembre 1914 : Nous demandons au doc- 
teur Guinoiseau des nouvelles de ses malades de la ville. 

Parlant de la fièvre typhoïde, qui est à redouter chez un cer- 
tain nombre, il désirerait, dit-il, voir instituer pour l’hiver des 
soupes populaires en faveur des pauvres gens. « Alimentés conve- 
nablement, ne se surmenant pas — le travail du reste manque 
plutôt en ce moment —, ils résisteraient mieux à la contagion. » 


Les inhumations militaires. — 10 novembre 1914 : Il est arrêté 
qu’à l’avenir des cérémonies plus solennelles qu’une simple levée 
de corps seront faites dans la chapelle de l’établissement à l’in- 
tention des militaires morts pour la patrie. 


Le ravitaillement. — 19 novembre 1914 : La Commission ad- 
ministrative de l’hôpital tient depuis quelque temps de fréquen- 
tes réunions nécessitées par les difficultés qu’éprouvent les adju- 
dicataires à fournir conformément aux clauses de leurs contrats. 


Les morts. — 22 décembre : Une jeune fille de 21 ans, Margue- 
rite Buat, employée à l’établissement, vient d’être emportée par 
la fièvre typhoïde. Beaucoup de monde à l’enterrement, qui a lieu 
à 14 heures. 

Avant de monter à la chapelle, nous passons devant la cham- 
bre mortuaire. Trois soldats, dont un prêtre sur les épaules du- 


10 


quel a été posée une étole verte, attendent, au milieu des cierges 
et des fleurs, qu’on les porte au cimetière. 


Rapport. — 31 décembre 1914 : Des cas de contagion de ty- 
phoïde s’étant déclarés dans le personnel de l’établissement, lec- 
ture est donnée d’un rapport dressé à ce sujet le 21 décembre par 
le major Ribierre, médecin-chef de la place, qui conclut à la 
bonne tenue de la maison et à la non-responsabilité de l’adminis- 
tration. 

« Un certain nombre de cas intérieurs de fièvre typhoïde se 
sont produits depuis quelque temps à l’hôpital mixte de Saint- 
Dizier, dans le personnel surveillant et infirmier. Trois sœurs de 
l’hôpital ont été atteintes, ainsi que quelques infirmières civiles 
et deux infirmières militaires. | 

« L’examen des conditions hygiéniques dans lesquelles fonc- 
tionne l'hôpital ne paraît pas permettre d’incriminer un vice gé- 
néral de l'hygiène hospitalière. 

« La désinfection du linge préalablement au lessivage est assu- 
rée par l’immersion dans des solutions de crésyl. Il ne paraît pas 
qu'il y ait lieu d’incriminer l'alimentation en eau potable : en 
effet aucun cas de fièvre typhoïde n’a été jusqu'ici signalé dans 
l’agglomération urbaine... 

« Il semble bien plutôt qu’il s'agisse de cas isolés relevant de 
la contagion interhumaine, comme il s’en produit malheureuse- 
ment toujours quelques cas dans les hôpitaux appelés à traiter 
un grand nombre de typhoïdiques. » 

Suivent les prescriptions aux infirmiers, aux convalescents, 
aux médecins militaires pour assurer les meilleures conditions 


d'hygiène. 


Commission sanitaire. — 17 février 1915 : Trois députés (Côte- 
d'Or, Yonne et Tarn-et-Garonne) composant l’une des commis- 
sions chargées de visiter les hôpitaux militaires et ambulances 
arrivent à Saint-Dizier à 17 heures, accompagnés de deux géné- 
raux et de plusieurs autres officiers. Ils commencent leur tournée 
par l’hôpital-hospice. 


Médaille d'or des épidémies. — 29 avril 1915 : La médaille d’or 
des épidémies est remise à Mme Marie Colin (sœur Adrienne), 


supérieure des religieuses de l'hôpital. La Liberté enregistre cé 
fait dans les termes suivants : 

« Le 29 avril, à midi, a eu lieu à l’hôpital-hospice une cérémo- 
nie intime, touchante par sa simplicité. 

« M. le sous-préfet de Wassy, représentant M. le préfet de la 
Haute-Marne, a tenu à venir annoncer lui-même à Mme la supé- 
rieure de l’établissement la distinction dont venait de l’honorer 
le gouvernement de la République. Par dépêche du matin même, 
M. le ministre annonçait qu’il venait de lui décerner la médaille 
d’or des épidémies, | 

« C’est devant la Commission administrative de l’hôpital-hos- 
pice, M. Chalons, adjoint, représentant M. le maire absent, M. le 
professeur Ribierre, médecin-chef de la place, M. le docteur Gui- 
noiseau, médecin-chef de l’hôpital civil, M. Maurel, économe, le 
personnel religieux et laïque, ainsi que les malades militaires et 
civils que M. le sous-préfet, en lui annonçant l’heureuse nouvelle, 
prononça une allocution tout improvisée. 


« Il souligna les mérites, qualités et vertus de la titulaire de 
cette distinction. 


« Dans une péroraison vibrante, il a réuni dans ses remercie- 
ments M. le docteur Ribierre, M. le docteur Guinoiseau, le corps 
médical, si dévoué dans ses pénibles fonctions, ainsi que l’admi- 
nstration hospitalière. 


« [l rendit un hommage ému à Mille Buat Marguerite, fille de 
l’ancien maire de Perthes, infirmière, tombée au champ d’hon- 
neur, victime de son dévouement. 


« M. Chalons, au nom de la municipalité et au nom de M. le 
docteur Mougeot, a tenu à présenter ses félicitations à Mme la 
supérieure, à laquelle a été offerte, par un militaire convalescent, 
une magnifique gerbe de fleurs. 


« N’en déplaise à la grande modestie de Mme la supérieure, 
nous lui exprimons également toutes nos bien vives félicita- 
tions pour la distinction si méritée dont elle vient d’être l’objet. 
Elle n’a pas craint de se jouer des fatigues et du danger dans l’ac- 
complissement de sa haute mission de charité : il est de toute 
justice qu’elle soit à l'honneur. Nous applaudissons chaleureuse- 
ment à cette récompense du courage et du dévouement prod 


— h0 — 


gués avec tant de noble simplicité et qui attirent l’admiration 
sympathique de tous (1). » 


Les lits sont constamment occupés. — 2 février 1916 : A la date 
du 29 octobre 1914, les 175 lits militaires de l’hôpital ont été af- 
fectés, conformément aux ordres de M. le médecin-inspecteur 
général, chef supérieur du Service de santé de la 3€ armée, aux 
typhoïdiques provenant de cette armée. Jusqu'au début du mois 
d'avril 1945, tous les lits n’ont pour ainsi dire jamais cessé d’être 
occupés par de très grands malades, chaque évacuation étant 
presque immédiatement suivie de l’entrée de nouveaux malades 
en nombre égal (rapport de M. le médecin-major de 2€ classe Ri- 
bierre, chef du Service de santé de la place de Saint-Dizier, 


2 février 1916). , 
Il faut du linge. — 8 mars 1916: La Liberté publie l’appel ci- 


après : 

« La population bragarde a déjà témoigné sa générosité aux 
malades et aux blessés de notre hôpital civil et militaire en 
envoyant, depuis le commencement de la guerre, du linge, de la 
literie, etc. 

« Aujourd’hui les réserves de notre hospice vont être épuisées. 
Vingt mois de guerre, des centaines d’hospitalisés ont fait une 
consommation effrayante de tous les objets qui servent à cou- 
cher, à vêtir, à soigner nos chers malades. 

« La Liberté fait un nouvel appel à tous nos concitoyens pour 
envoyer à l’administration dévouée de notre hôpital des draps, 
des chemises d'hommes, des serviettes de table, des serviettes 
de toilette. » 


Prise d'armes. — 23 septembre 1916 : Une prise d’armes a lieu 
à 17 heures à l’hôpital-hospice, où le lieutenant-colonel de Rou- 
vre, commandant d'étapes, remet la médaille militaire à trois 
mutilés de guerre. 

La cérémonie se passe dans la cour ouest ; elle est suivie d’un 
concert exécuté par la musique du 40€ termitonial 


(1) Mme Colin a quitté Saint-Dizier en 1920 pour être affectée à 
l'hôpital Saint-Maurice, à Epinal. Elle y cumule les fonctions de 
supérieure des religieuses et d’économe. Le gouvernement lui a 
décerné en août 1923 une médaille d’ argent pour services M LE 
nels rendus à l’assistance publique. | 


= Pt 


Service dentaire. — 27 décembre 1916: L’autorité militaire 
sollicite de l’administration hospitalière l'installation d’un ser- 
vice dentaire tant à l’hôpital qu’au dispensaire qui en dépend. 

La Commission administrative met à la disposition du dentiste 
militaire, dans les mêmes conditions que pour les autres médecins 
de l'établissement, les diverses salles et dépendances du dispen- 
saire pour les consultants externes, à charge d’assurer les consul- 
tations et soins gratuits aux indigents de la ville. 


Remplacement des infirmiers militaires. — Ya Commission ad- 
ministrative prend connaissance d’une circulaire du sous-secré- 
taire d'Etat du Service de santé du 30 novembre 1916, de laquelle 
il résulte que les hôpitaux civils doivent remplacer le plus tôt 
possible par des infirmières ou femmes de charge les infirmiers 
militaires mis à leur disposition. 


L’artillerie recherche les cuivres hors d'usage. — 17 février 1917 : 
M. le sous-secrétaire d'Etat des fabrications de guerre a été avisé 
qu’il existerait dans certains hôpitaux des récipients, marmites, 
chaudières en cuivre rouge inemployés depuis l’époque où le chauf- 
fage ne se fait plus au bois. Il a porté à la connaissance de M. le 
ministre de l’intérieur l’intérêt qu'il y aurait à ce que ces objets 
fussent cédés comme matières premières destinées aux fabrica- 
tions de l'artillerie. 

Les établissements hospitaliers réaliseraient ces vieux objets 
dans de bonnes conditions, grâce au cours élevé des métaux, 
et l’artillerie serait dispensée en même temps d'importer de 
l'étranger une égale quantité de cuivre neuf. 

Le sous-secrétaire d'Etat demande en conséquence de lui faire 
connaître d'urgence s’il existe des cuivres rouges et des cuivres 
étamés à l’hôpital de Saint-Dizier et si le Conseil d’administra- 
tion pourrait disposer sans inconvénient de ces objets. 

L’hôpital de Saint-Dizier ne possède rien qui réponde aux 
desiderata exprimés par les services de guerre. 


Disette de houille. — 20 février 1917 : A l'hôpital , où le chauf- 
fage a une importance vitale pour beaucoup de malades, on est 
obligé de monter des cubilots dans un certain nombre de salles, 
le charbon nécessaire pour l'installation centrale faisant défaut, 


22. 40: = 


Lits militaires. — 2 mai 1917 : À cette date, il y a 195 lits mili- 
taires répartis dans trois pavillons de contagieux et cinq salles de 
maladies générales. 


La victoire allemande. — 10 mai 1917 : Il y a en traitement à 
l’hôpital-hospice une quinzaine d’Allemands. Parmi eux un ca- 
poral très arrogant. Il éprouve une satisfaction évidente à parler 
— en français puisqu'il connaît cette langue — de la victoire 
qu’il considère comme certaine pour son pays. 


Les restrictions en pays ennemi, — 19 mai 1917 : Un soldat alle- 
mand en traitement à l’hôpital-hospice a reçu un colis dont l’éti- 
quette-adresse dissimulait une lettre de sa femme. Celle-ci lui 
dit qu’il ne saurait croire combien tout manque dans le pays, 
Elle lui explique ensuite que les denrées sont délivrées sur carte 
toutes les trois semaines ; c’est sur les rations lui revenant qu’elle 


prélève de quoi former ses colis. 


Médaille des épidémies. — 18'juin 1917 : Par décision minis- 
térielle du 18 juin, la médaille d’argent est décernée aux soldats 
Cartiar Louis-Raymond et Curel Etienne-Louis, 23€ section 
d’infirmiers militaires, hôpital-hospice ; la médaille de bronze au 
soldat Grandclaude Henri-Adolphe-Joseph, mêmes section et 
hôpital. | 

20 septembre 1917 : La médaille des épidémies (vermeil) est 
décernée à M. Contal Abel-Gustave, médecin aide-major de 
1re classe, médecin-chef des salles militaires de l’hôpital-hospice. 

24 septembre 1917 ; Le lieutenant-colonel de Rouvre, comman- 
dant d’étapes, remet la médaille de bronze. des épidémies à 
Mme Jenot, en religion sœur Caroline (communément appelée 
sœur Charles), infirmière, hôpital-hospice (pavillon des isolés). 

En lui faisant décerner cette récompense, l'autorité militaire 
a reconnu les services exceptionnels qu’elle rendait pendant la 
guerre. Cette religieuse est à Saint-Dizier depuis le 5 janvier 1911. 
Elle a soigné à l’hôpital et en ville d'innombrables malades qui 
ont été à même d'apprécier son expérience et son esprit de cha- 
. rité. 


Evasion. — 25 janvier 1918 : Quatre prisonniers allemands, en 
traitement à l’hôpital-hospice, s’évadent pendant la nuit, 


Le T0 


Extension des services. — 4 avril 1918 : En 1917, la nécessité 
s’était imposée d'agrandir le dispensaire. 

L'administration préfectorale demandait ensuite que l’on édi- 

fiât un pavillon en bois pour les réfugiés malades. 
_ De son côté, l’administration de l'hôpital aurait voulu que 
l’armée évacuât un des pavillons qu’elle occupait, afin de faire 
face aux besoins grandissants de la population civile, En mars 
1918, le Service de santé, se rendant compte des inconvénients 
qui lui étaient signalés du fait de l'encombrement, mit à la dis- 
position de l'hôpital un baraquement, devenu depuis propriété 
de ce dernier, qui fut monté en avant du bâtiment principal. 
Cette annexe permit de recevoir des malades qui ne pouvaient 
plus trouver place dans la maison. 

À la même époque, un appendice à la convention du 28 avril 
1915, déjà modifiée le 25 septembre 1917, créait à l’hôpital de 
Saint-Dizier un service chirurgical pour les blessés de l’armée 
(au lieu de la 20€ région seulement) et envisageait l’élévation 
à 295 du nombre des lits (195) mis à la disposition des blessés et 
malades militaires. 

Le 26 mars 1918, M. Bergasse, médecin principal, directeur 
du Service de santé de la 20€ région (Troyes), écrivait à l’adminis- 
tration de l’hôpital pour lui faire connaître que, sur la demande 
du médecin-inspecteur, il désirait utiliser pour le traitement des 
blessés les lits jusqu’alors réservés aux malades militaires. 

La Commission administrative se réunissait le 4 avril et adop- 
tait le rapport que nous avions rédigé sur ce projet de transfor- 
mation de l’hôpital de malades en hôpital de blessés militaires. 

« C’est, disait ce rapport, un honneur pour la maison de voir 
qu'après les efforts consentis depuis le commencement de la 
guerre un nouvel appel soit fait à son administration pour assu- 
rer, dans les circonstances qui réclament de tous l’esprit de sacri- 
fice, les soins d’un personnel entièrement dévoué à ceux que la 
lutte a le plus cruellement meurtris. Malheureusement le patrio- 
tisme est inséparable pour nous de préoccupations matérielles 
qu’il importe de préciser. » 

Et l'administration demandait que lui fussent assurées par l’ar- 
mée les choses alors introuvables, même à titre onéreux, dans le 
commerce, comme l’éther, le chloroforme, la teinture d’iode, le 
champagne, l'alcool, le pétrole. 


he 


Elle présentait diverses observations sur des agencements pré- 
vus dans l'intérêt seul de l’armée, tandis qu’il fallait ne pas entra- 
ver les hospitalisations civiles. 

Les évacuations rapides auxquelles l’établissement était sou- 
mis avaient déterminé une usure anormale qui avait épuisé 
toutes les réserves de linge : on était obligé d’entrevoir à des prix 
élevés le remplacement de ce qui manquait et l’augmentation 
même de ce qui existait précédemment si l’on voulait forcer le 
nombre des lits et construire pour cela des baraques dans le jar- 
din. | 
L'accord s’est fait rapidement sur toutes les questions soulevées 
et une extension des services a donné satisfaction, dans la mesure 
possible, aux desiderata exprimés. 


L'armée renouvelle ses démarches. — 13 mai 1918 : Le Service de 
santé de la 20€ région, poursuivant un projet exposé le 26 mars, 
fait à l’hôpital-hospice des propositions pour la désaffectation de 
cette formation sanitaire, qui, jusque-là utilisée pour le traite- 
ment des malades, serait affectée au service des blessés. Lenombre 
des lits militaires, qui était de 195, comme on l’a vu plus haut, 
serait porté à 295. Trois grandes baraques seraient construites 
dans le jardin et viendraient s’ajouter à celle qu’il a fallu déjà 
édifier il y a quelque temps pour recevoir des tuberculeux et 
vénériens civils, la place faisant défaut dans les bâtiments exis- 
tants. 


Réquisition de terrains. — 11 septembre 1918 : La Commission 
administrative prend connaissance d’un ordre de réquisition 
ainsi conçu: « Mettre à la disposition de l’autorité militaire, 
pour servir d'emplacement à un poste de mitrailleuses, divers 
terrains d’une superficie totale de 17 a. 50 c., appartenant à 
l’hospice de Saint-Dizier, lieudit la Bernardine... » 


Le simultaneum à la chapelle. — 1°T octobre 1918 : La présence 
des armées alliées sur le territoire occasionne l’entrée à l’hôpital- 
hospice de malades et blessés appartenant à toutes les religions. 

Les enterrements de protestants étant devenus plus fréquents 
que de coutume, le pasteur de Saint-Dizier, M. Buffa, renouvelle, 
le 1€7 octobre 1918, la démarche faite en 1911 par un de ses pré- 


2 1 


décesseurs en vue d’obtenir que la présentation à la chapelle des 
défunts de l'Eglise réformée soit autorisée. 

M. Chrétiennot, curé-doyen de Notre-Dame, entre en corres- 
pondance avec l’évêché de Langres afin de savoir si une solution 
conforme au désir exprimé peut être envisagée au point de vue 
liturgique, la chapelle de l'hôpital ayant été consacrée lors de 
son édification par les religieuses de l’Assomption et cette parti- 
cularité la rendant a priori —et sous peine de désaffectation — 
inaccessible aux cérémonies autres que celles du culte catholique. 

Le 11 octobre, le vicaire général, répondant à la communica- 
tion du doyen de Saint-Dizier, se prononce, à peine d’interdit, 
contre le simultaneum demandé pour la chapelle de l’hôpital. 


Mort de l’économe-gestionnaire. — 26 décembre 1918 : Après 
avoir rempli pendant douze ans les fonctions d’économe à l’hos- 
pice de Stenay, M. Joseph Pierrot avait été nommé secrétaire- 
économe de l’hôpital-hospice de Saint-Dizier le 26 mars 1917 ; 
il est mort le 23 décembre 1918, âgé de 53 ans. 

M. H. Brichart, membre de la Commission administrative, a 
prononcé, aux obsèques célébrées le 26, d’émouvantes paroles 
en rappelant la carrière de « ce fonctionnaire modèle, conscien- 
cieux et foncièrement honnête ». 


Mort de l’ordonnateur. — 15 février 1919 : L’hôpital-hospice 
fait une nouvelle perte en la personne de M. Justin Thomas, 
ordonnateur. Le défunt a institué l’établissement légataire uni- 
versel de ce qu'il possédait, à charge de délivrance de certains 
legs particuliers. | 

Les obsèques, qui ont eu lieu le 17, ont été suivies de discours 
dans lesquels MM. Roujas, maire, Rollin, économe de l’Asile 
d’aliénés, Gallot, trésorier de l’Association des Vétérans des ar- 
mées de terre et de mer, ont rappelé les services rendus par 
M.Thomas en qualité d’adjoint, de juge consulaire, de membre des 
Commissions de l’hôpital et de l’asile et comme vice-président 
des Vétérans. 


Demande de récompenses. — 12 décembre 1919 : La Commis- 
sion administrative de l’hôpital-hospice décide de demander 
deux médailles des Epidémies et trois médailles de la Reconnais-: 


— k6 — 
sance nationale pour cinq infirmières qui ont fait le service 
des salles militaires pendant la guerre. 


Etat des militaires hospitalisés à la formation du 2 août 1914 
au 21 décembre 1919 inelus. 


3€ trimestre 1914. . . . . . . . . 420 

4e trimestre 1914. . . . . . . . . 361 
Total de l’année 1914... . . . . . . 781 781 

4er trimestre 1915. . . .. . . . . . 446 

2€ trimestre — , . . . . . . .… . 437 

3e trimestre — . . . . . . . . . 457 

4e trimestre — . . . . . . . . . 292 
Total de l’année 1915. . . . . . . . . 1.632 1.632 

4er trimestre 1916. . . . . . . . . 607 

2€ trimestre — . . . . . . . . . 800 

32 trimestre — . . . . . . . . : 639 

4e trimestre — . . . . . . . . . 512 
Total de l’année 1916. . . . . . . . . 2.558 2.558 

. A€T trimestre 1917 . . . . . . . . . 661 

2€ trimestre — . . . . . . . . . 436 

3e trimestre — . . . . . . . . . 475 

&e trimestre — . . . . . . . . . 617 
Total de l’année 1917, . . . . . _. 2.189 2.189 

4er trimestre 1918. . . . . . . . . 637 

2e trimestre — . . . . . . . . . 625 

3e trimestre — . . . . . . . . . 723 

4e trimestre — . . . . . . . . . 687 


Total de l’année 1918. . . . . . . . . 2.672 2.672 


Report. . . 9.832 

Aer trimestre 1919. . . . . . . . 327 

2e trimestre — .. . . . . . . . 208 

3e trimestre — . . . . . . . . 94 

4e trimestre — . . . . . . . . 178 
Total de l’année 1919 . . . . . . : 807 807 
Total général du 2 août 1914 au 21 dé- ——— 
cembre 1919 . . . . . . . . . .. 10.639 
Pa rem nn esse] 
L'aumônier. = Ici se placerait d’elle-même la réédition de ce 


que nous avons écrit, en parlant de l'hôpital du Collège, relati- 
vement à l’aumônier chargé de conduire au cimetière ceux que 
les soins n’ont pu guérir. 

Pendant les quinze premiers mois de guerre, le service reli- 
gieux fut assuré par le clergé de Notre-Dame, et M. Chrétiennot, 
curé-doyen de la paroisse, a connu mieux que tout autre les 
émotions inséparables des fonctions ecclésiastiques en ces mo- 
ments douloureux. 

Est-il besoin d’évoquer ici le nom d’un prêtre également 
dévoué, mobilisé à l’hôpital comme infirmier et qui, dans ce 
poste d’incessante sollicitude, cumulait le temporel et le spiri- 
tuel avec une égale ferveur ? M. l’abbé Couvert, chapelain de 
Saint-Walfroy (Ardennes), était connu de tous à l'hôpital et son 
souvenir n’y est pas perdu. 

M. l'abbé Louis Minot, aumônier des Petites-Sœurs des pau- 
vres, a été, par décision de Mgr de Durfort, évêque de Langres, 
nommé aumônier de l’hôpital-hospice de Saint-Dizier en novem- 
bre 1915 (1) : il a donc, pendant une longue période de guerre, 
assisté à leur chevet et accompagné au champ de repos — tâche 
délicate et non exempte de fatigues — les soldats qui sont morts 
à l'établissement. Nous devons ajouter, en ce qui concerne les 
cérémonies funèbres, que les militaires décédés à l'hôpital Bruns- 
wick étaient déposés à l’hôpital-hospice avant leur inhumation : 
deux formations sanitaires se trouvaient ainsi réunies pour ce 
service. 


(1) Chanoine honoraire de la cathédrale de Langres par décision 
épiscopale de juin 1923. 


=, 92e 


Un soir de février 1922, nous demandions à M. Minot s’il n’en- 
richirait pas notre récit d’une page d’impressions personnelles 
recueillies au cours de cette guerre. 

« Que dirais-je ? nous répondait-il. C’est par centaines qu’il 
faudrait compter les cérémonies où le cœur se serrait plus forte- 
ment, parce que les inévitables tristesses de la mort étaient entou- 
rées de circonstances plus douloureuses. | 

« Faut-il vous rappeler que, pendant l’épidémie de grippe, 
j'ai vu trois fois 19 cercueils à la morgue, 12 réunis à la cha- 
pelle pour l’absoute ?.… Durant les mois d’octobre, novembre 
et décembre 1918, 286 cercueils conduits à la Noue. 

« Nombreuses aussi les particularités émouvantes.… Certain 
Jour, une jeune femme, tenant dans ses bras un petit enfant, 
sanglotait, sous son voile de deuil, près d’une tombe ouverte. 
Dans une solitude à peu près complète, l’aumônier achevait les 
dernières oraisons, et la veuve continuait à pleurer son soutien 
perdu. Le pauvre petit, incapable de saisir le déchirement de 
cette scène où il était acteur inconscient, souriait en jouant avec 
le crêpe qui flottait sur les épaules de sa mère : cruel contraste !.… 

« Vint l’armistice. Un Te Deum d'actions de grâces allait être 
chanté. Les soldats alités qui étaient transportables avaient de- 
mandé à y assister : on les avait donc installés à la chapelle sur 
des brancards. Et ce fut là encore un spectacle imposant, doublé, 
cette fois, d’une joie bien compréhensible... » 

Nous exprimerons' un regret : c’est que les aumôniers de nos 
hôpitaux n’aient pas écrit leurs mémoires de guerre ; on y aurait 
trouvé des détails infiniment précieux. 


Li] 


Distinctions honorifiques. — 14 juillet 1921 : M. Rollin, premier 
adjoint, remplaçant le maire absent, remet la médaille de bronze 
des épidémies à M. Vuilley, curé de Marnaval. Le sergent Vuilley 
(Marie-Léon-Eugène), infirmier à la 23€ section, a été affecté à 
l’hôpital-hospice de Saint-Dizier pendant la guerre ; ses aptitu- 
des et son dévouement de tous les instants y ont été particuliè- 
rement appréciés. 

25 janvier 1922: La médaille de bronze des épidémies (1) 


est décernée à : 


(1) Remise aux titulaires pendant la solennité du 14 juillet 1922. 
Les deux religieuses étaient accompagnées de leur supérieure, Mme 


2 0 

Mme Marie-Alexis Pierre, en religion sœur Gonzague. À Nan- 
cy, jusqu’au 1€ octobre 1915, a soigné, dans les hôpitaux Ville- 
min et Maringer, des militaires blessés et atteints de fièvre 
typhoïde. À contracté la maladie. À Saint-Dizier depuis octobre 
1915, a continué à prodiguer ses soins aux militaires. 

Mme Valentine Antoine, en religion sœur Charles (connue, à 
cause d'homonymie, sous le nom de sœur Marie). A l’hôpital de 
Saint-Dizier depuis le mois d’août 1944, s’est constamment occu- 
pée du service d’hygiène et de désinfection des militaires conta- 
gieux. À contracté la fièvre typhoïde en 1915. 


Gractieuses attentions. — Pendant toute la durée de la guerre, 
les civils et militaires de l’hôpital-hospice ont vu les jours de 
fêtes marqués par d’agréables additions au menu quotidien. Le 
lieutenant-colonel de Rouvre, commissaire-régulateur, ne man- 
quait jamais d'envoyer pour ces occasions des friandises, du cham- 
pagne et d’amples provisions de cigares et de cigarettes. Tous les 
ans, aux approches de Noël, Mme R. Mougeot faisait appel aux 
personnes généreuses et organisait une tombola qui comblait de 
joie tous les hospitalisés. «’ Il s’agit, disait une des notes publiées 
à ce sujet, de montrer aux vieillards et aux soldats qui sont là 
que nous pensons à eux, qu'ils ne sont pas seuls et oubliés de tous 
durant ces jours où l’on se réunit en famille. » 


Les militaires en traitement. — Ainsi que nous le disions dans 
notre première brochure de guerre, l’hôpital a continué, les hos- 
tilités terminées, à soigner des militaires. En mai 1920, le nom: 
bre des lits qui leur étaient affectés avait diminué de moitié : il 
n’était plus que de 100 environ. Fin février 1922, il restait au 
compte de l’armée 20 lits. 


ASILE DÉPARTEMENTAL 


Dès le 4 août 1914 (1), le drapeau d’ambulance flottait au 
faîte de l’Asile départemental, où toutes dispositions utiles 


Elise Gauthier (sœur Hippolyte), citée à l’ordre du jour et décorée 
de la Croix de guerre (Journal officiel, 13 février 1915) pour sa belle 
conduite à Baccarat. 

(1) Voir première brochure de guerre, page 26. 


"051 = 


avaient été prises pour recevoir des blessés. Il fut impossible 
à la direction de donner suite à cette première idée parce que 
des militaires atteints de troubles mentaux avaient été dès le 
début dirigés sur cet établissement. Un assez grand nombre 
d'hommes, frappés de commotion ou trop vivement impres- 
sionnés par les événements, furent soignés à l’asile ; certains 
ne purent être arrachés à leur mal et succombèrent. 


st 


AUX INFIRMIÈRES 


O mains qu'adorent nos blessés ! 
Mains câlines qui les pansez 
Et qui, doucement, les bercez ! 


O voix dont le charme est si tendre 
Qu'on sent la douleur se détendre 
Dès que vous vous faites entendre ! 


O grands yeux chastes et troublants 
Qui fixez les petits lits blancs 
Où reposent leurs corps tremblants ! 


O lèvres, lèvres angéliques 
Qui baisez comme des reliques 
Leurs pauvres fronts mélancoliques ! 


Mon cœur n’aura jamais d’accents 
Assez enflammés et puissants 
Pour dire ce que je ressens, 


En songeant aux âmes blessées 
Que vous avez aussi pansées 
Et si pieusement bercées ! 


Pauz DuranD 


OR 


‘ DERNIÈRES NOTES RELATIVES 
A LA GUERRE 


Retour au pays. — Beaucoup de familles ont usé de la faculté 
qui leur était donnée de faire transporter, pour être définitive- 
ment inhumés au lieu de leur résidence, les restes de leurs mem- 
bres morts au service de la patrie. 

Plusieurs convois de Haut-Marnais sont ainsi arrivés à Saint- 
Dizier. La réception s’est faite sous la direction de M. Fondville, 
commissaire spécial, délégué à cet effet par la préfecture, et sous 
les auspices des sociétés patriotiques locales. 

21 mars 1921 : arrivée de 54 cercueils, dont 3 à destination de 
Saint-Dizier. — Présidence de M. Vatin, sous-préfet de Wassy. 

1er mai 1921 : 42 cercueils, dont 5 pour Saint-Dizier. — Prési- 
dence de M. le sous-préfet. | 

10 juin 1921 : 37 cercueils. — Présidence de M. Bazin, préfet de 
la Haute-Marne. 

21 juin 1921 : 52 cercueils. — Présidence de M. Rollin, premier 
adjoint au maire de Saint-Dizier. 

26 juillet 1921 : 35 cercueils. — Présidence de M. André Brul- 
hard, président du- groupe régional de l’Union des Combattants. 

14 novembre 1921 : 51 cercueils, dont 3 pour Saint-Dizier. — 
Présidence de M. Pierrisnard, président de l’Association frater- 
nelle des Mutilés et Réformés. 

16 novembre 1921 : 73 cercueils, dont 4 pour Saint-Dizier. — 
Présidence de M. Baudry, président de l’Association des Médaillés 
militaires. 

13 décembre 1921 : 52 cercueils, dont 2 pour Saint-Dizier. — 
Présidence de M. Gallot, président de la Société des Vétérans des 
armées de terre et de mer. 

16 décembre 1921 : 68 cercueils, dont 7 pour Saint-Dizier. — 
Présidence de M. Albert Godard, président de la Bragarde. 

15 janvier 1922 : 44 cercueils, dont 1 pour Saint-Dizier. — 
Présidence de M. Rollin. 

1er février 1922 : 71 cercueils, dont 3 pour Saint-Dizier. — 
Présidence de M. Brulliard. 

16 février 1922 : 72 cercueils, dont 5 pour Saint-Dizier. — 
Présidence de M. Jules Braux, président des Médaillés militaires. 


paie 


3 mars 1922 : 72 cercueils, dont 4 pour Saint-Dizier. — Prési- 
dence de M. Pierrisnard. 

15 mars 1922 : 70 cercueils, dont 2 pour Saint-Dizier. — Pré- 
sidence de M. Gallot. 

47 mars 1922 : 8 cercueils. — Présidence de M, Bichot, ancien 
combattant de l’armée d'Orient. 

30 mars 1922 : 56 cercueils, dont 8 pour Saint-Dizier. — Pré- 
sidence de M. Pariset au nom de la Bragarde. 

20 avril 1922 : 105 cercueils, dont 6 pour Saint-Dizier. — Pré- 
sidence de M. J. Marcellot, député. 

28 avril 1922 : 66 cercueils, dont 4 pour Saint-Dizier. — Prési- 
dence de M. Dessein, député. 

14 mai 1922 : 68 cercueils, dont 3 pour Saint-Dizier. — Pré- 
sidence de M. Rollin. 

19 mai 1922 : 40 cercueils, dont un pour Saint-Dizier. — Pré- 
sidence de M. Brulliard. 

30 mai 1922 : 30 cercueils, dont un pour Saint-Dizier. — Pré- 
sidence de M. Pierrisnard. 

10 juin 1922 : 31 cercueils, dont 3 pour Saint-Dizier. — Pré- 
sidence de M. Braux. 


4 juillet 1922 : 18 cercueils. — Présidence de M. Gallot. 


4er août 1922 : 5 cercueils, dont 2 pour Saint-Dizier. — Pré- 
sidence de M. Jean Séverin, ex-officier de l’armée d’Extrême- 
Orient. 


10 août 1922 : 97 cercueils, dont 4 pour Saint-Dizier. — Pré- 
sidence de Mme Lacroix-Joubert, infirmière bénévole de guerre, 
décorée de la Médaille des épidémies. 


5 octobre 1922 : 16 cercueils. — Présidence de M. Roujas, 
ancien maire. 


Comme conséquence d’une décision ministérielle en date du 
16 octobre 1922, la gare est appelée à recevoir des trois zones de 
France dans lesquelles on opère simultanément les exhumations 
des arrivages presque continus de cercueils : il est impossible, 
dans ces conditions, de maintenir les cérémonies qui accompa- 
gnailent la réception des convois ; sauf en cas d’important grou- 
page, aucune réunion officielle n’aura lieu désormais à la gare de 
Saint-Dizier pour la répartition des corps. 


ne 


Les dégâts de l’ancien hôpital. — Le Conseil municipal a été 
informé le 21 mai 1921 qu’une somme de 217.678 fr. était allouée 
à la ville pour dégâts causés à l’ancien hôpital par le bombarde- 
ment de septembre 1917. 


Explosion de bombes. — 27 avril 1921 : Un certain nombre de 
bombes jetées par les aviateurs allemands dans les environs de 
Marnaval en 1917 et 1918 n’avaient pas éclaté. Des artilleurs 
de Nancy nous offrent un arrière-goût de la guerre en les faisant 
exploser. 


Exhumation d’ Américains. — On a procédé, fin mai 1921, au 
cimetière de la Noue, à l’exhumation de corps d’Américains 
décédés à Saint-Dizier pendant la campagne. Une trentaine 
devaient être transportés aux Etats-Unis ; les autres, 35 environ, 
devaient être dirigés sur un cimetière régional américain. 


Affaire Palée. — La propriété de M. Palée, à Villiers-en-Lieu, 
a été achetée en septembre 1921 par la Société d’'Energie élec- 
trique Meuse-et-Marne. C’en était donc fait désormais des inci- 
dents qui se produisirent dans la commune à diverses reprises 
après la levée du séquestre dont l’immeuble avait été frappé en 


1945. 


Pour dégradation de sa maison et des meubles qu’elle renfer- 
maïit, ainsi que pour disparition d’objets mobiliers, M. Palée ré- 
clamait à l'Etat français la somme de 68.671 fr. 25 (1). L'affaire 
est venue en justice de paix, à Saint-Dizier, le 11 janvier 1923 : 
l’indemnité a été réduite à 28.466 fr. 


(1) Dans toutes les pièces, il y a des réparations à faire. Dans la 
salle de billard, qui occupe toute la longueur du bâtiment et tient 
lieu de salon, le parquet, qui était fort beau, a été éventré en plusieurs 
endroits. Des pendeloques des lustres ont été enlevées ou cassées. 
Seul le lustre du milieu n’a pas trop souffert. Les quatre canapés 
sont intacts. Des chaises, des tables de jeu ont été détériorées. Le 
piano, après avoir été promené dans toute la maison, se trouve main- 
tenant dans la salle à manger : il est très fatigué. La vaisselle a dis- 
paru ; une glace est cassée ; des meubles sont endommagés. Du rez- 
de-chaussée aux mansardes, des travaux s'imposent. — Notes prises 
en 1920. 


— 55 — 


La chapelle des morts à l’église de la Noue. — Le 16 octobre 1921 
a eu lieu, à l’église de la Noue, la bénédiction du vitrail et des 
plaques commémoratives des morts de la guerre par M. le cha- 
noine Chrétiennot, curé-doyen de Notre-Dame. Cette cérémonie 
a été précédée d’une messe pendant laquelle M. l’abbé Marcq, 
ancien aumônier militaire, chevalier de la Légion d’honneur, a 
prononcé un émouvant discours. L’église, magnifiquement déco- 
rée, était comble jusque dans ses moindres coins (1). 


Le double vitrail posé dans la chapelle des Sept-Douleurs (an- 
cienne chapelle des Tombeaux, ancienne chapelle St-Thiébault) 
représente comme motifs principaux : d’un côté, un aumônier 
militaire apportant les secours de la religion à un soldat mourant ; 
de l’autre, une femme en deuil priant dans un cimetière du front. 
Dans la partie supérieure, un buste d’ange avec cette inscrip- 
tion : Jlli autem sunt in pace. 

La Vierge de pitié a été replacée sur l’autel, mieux en lumière 
maintenant qu'avec la rosace polychrome d’où la chapelle rece- 
vait un faible jour. 

En tout temps, mais plus spécialement pendant les fêtes de la 
Toussaint, des fleurs sont déposées sur l’autel et sur les dalles. 
Les familles vont là se recueillir et prier comme devant le tom- 
beau de ceux qu’elles continuent à pleurer. 

Aux murs sont pendus des drapeaux, des couronnes, des ban- 
nières : parmi celles-ci une en velours rouge brodé et frangé d’or 
avec l’image du Sacré-Cœur de Jésus. L'inscription est pour 
rappeler, comme le fait à l’église Notre-Dame la plaque de marbre 
fixée au-dessus du portail, le bonheur qu’a eu la ville de Saint- 
Dizier d'échapper aux dangers dont elle a été menacée pendant 
la guerre : Hommage de reconnaissance des paroissiens de la Noue. 
— 1914-1919. Une autre bannière, dont l’envers est aux couleurs 
nationales, a sa partie supérieure occupée par le mot Paz et deux 
branches de laurier. | 

Sur une plaque de marbre sont gravées deux pensées qui unis- 
sent leurs tiges au-dessus de la date Juin 1918. 


(1) Dans notre premier travail relatif à la guerre, p. 146-153, nous 
avons parlé des cérémonies similaires qui ont eu lieu en 1920 : le 
28 mars à Marnaval, le 10 octobre à Notre-Dame, le 24 à Gigny et 
le 8 décembre au Collège, 


"Ph = 


Dans notre premier travail, p. 148, nous avons reproduit le 
tableau provisoire des enfants de la Noue morts pour la patrie. 
Pour mettre cette liste en concordance avec les inscriptions qui 
se trouvent aujourd’hui dans la chapelle, nous devons ajouter les 
mentions suivantes : 

Henri Barbier, Marceau Brusa, Henri Buteaux, Abel Carrier, 
Eugène Carlot, Gustave Dehan, Eugène Dion, Nicolas Dion, 
Paul Dion, Marcel Dupin, Henri Gérard, Georges Gérard, Abbé 
Gilles, Adolphe Giros, Jules Giros, Jean Gourby, Romain Gua- 
rin, Maurice Jacquinot, Edmond Jousserand, Francis de Lescalle, 
Francis Letscher, Georges Michel, Robert Molandre, Lucien 
Noël, Auguste Paulus, Albert Pelgrin, André Perrin-Gouthière, 
Jules Prince (1). 


Trophées de guerre. — Par lettre du 21 mai 1920, M. Marcellot, 
député de la Haute-Marne, appelait l’attention de M. le sous- 
secrétaire d'Etat à la liquidation des stocks sur une demande de 
trophées de guerre formulée par l’Union des Combattants. 

Le 4 juin, M. Marcellot était informé que la ville de Saint-Dizier 
était comprise dans le relevé des propositions d'attribution pour 
deux canons de campagne et deux minenwerfer. Dans sa séance 
du 25 juin, le Conseil municipal CPEMARt ses remerciements à 
l'adresse du Gouvernement. 

Ces trophées, destinés dans le principe à servir de cadre au 
monument qui devait être érigé en souvenir des enfants de Saint- 
Dizier morts pour la patrie, sont arrivés dans les derniers jours 
de novembre (2). Ils ont été déposés dans la cour de l’hôtel de 
ville, puis, en mai 1921, dans le square de l’hôtel des Postes, 
enfin, en mars 1923, et à titre non encore définitif (3), dans le 
square de l’avenue de Verdun, entre le canal et la voie ferrée. 


à 


La Croix de guerre à la ville. —Le ministre de la guerre a cité, 
le 2 novembre 1921, la ville de Saint-Dizier à l’ordre de l’armée. 


(1) Les tableaux du quartier de la Ville se sont allongés des noms 
ci-après : Gaston Chilot, Gabriel Cramoisi, Henri Durandal, Théo- 
phile Hariot, Emile Pécheux, Louis Richard. 

(2) Le transport a coûté 259 fr. 25. Le Conseil a voté le rembourse- 
ment de cette somme à l'Etat (18 décembre 1920). 

(3) À cette époque, leur destination paraissait devoir être l'hôpital- 
hospice. 


Monument aux 677 Bragards morts pour la Patrie 
(1914-1918) 


Inauguré le 8 Avril 1923 par M. MAGINOT, Ministre de la Guerre 


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THE 
JOHN GPERAR 
DeRANYy 


es 


Cimetières de la Noue et de Gigny. — Fin janvier 1922, on an- 
nonçait que les cimetières de Saint-Dizier renfermaient encore les 
sépultures de 1.293 soldats français et alliés et de 215 allemands. 

Il devait être, du 28 mai au 30 juin même année, procédé à 
l’exhumation des restes de 600 militaires français enterrés à la 
Noue et à Gigny : un ordre ministériel a prescrit l’ajournement 
de ces opérations. } 

Elles ont commencé le 25 novembre 1922. 


Le monument commémoratif. — Dans une réunion tenue le 
43 juillet 1921, le jury institué pour faire choix du projet de mo- 
nument a adopté la maquette présentée par M. Georges Saupi- 
que, sculpteur à Paris (piédestal orné de bas-reliefs et supportant 
un groupe triomphal composé d’un soldat et d’une France vic- 
torieuse aux ailes déployées). 

Le Conseil municipal a décidé le 31 août 1921 que le monument 
serait érigé sur l’esplanade de la gare. 

La souscription, qui montait à une cinquantaine de mille 
francs quand a paru notre première brochure de guerre, attei- 
gnait au : 


11 mars 1922 la somme de . 69.019 fr. 

44 avril nd D Ne 69.660 fr. 45 
9 juin SR 70.495 fr. 60 
28 juillet Ts de ve 74.201 fr. 45 
26 septembre — ..... .. 71.723 fr. 65 
16 décembre DA Re 72.384 fr. 05 
17 février 1923 — . . . . . .. 72.546 fr. 55 


La réception officielle du monument a eu lieu le 31 octobre 
1922 ; son inauguration et la remise de la Croix de guerre à la 
ville ont été faites le 8 avril 1923 par M. Maginot, ministre de la 
guerre. 

Une autre souscription a été ouverte (au 11 janvier 1924 : 
3.928 fr. 10) pour donner au monument un entourage qui sera 
posé prochainement, 


 — 


Nous avons fini. Limité par le titre même de ce travail, nous 
n'avons pas cherché hors de chez nous des faits de nature à don- 
ner plus de variété, d’ampleur et d'intérêt à notre sujet : Saint- 
Dizier pendant la guerre conservera son caractère local. 

Des considérations d’ordre élêvé trouveraient ici leur place : 
conséquences de la longue épreuve subie, voies indiquées par les 
économistes de toute envergure pour rendre au monde boule- 
versé dans sa vie normale un peu de stabilité. 

Il est réconfortant de constater, comme le disait en octobre 
dernier M. Cuminal, sénateur de l’Ardèche, que « notre commerce 
extérieur a reconquis et dépassé les chiffres qu’il accusait avant 
la guerre. Le retour à la France de l’Alsace et de la Lorraine y a 
contribué pour une part, mais il faut aussi en reporter le mérite 
sur nos industriels, sur nos négociants, sur nos commissionnaires, 
sur nos agriculteurs, qui, loin de se laisser abattre par les diffi- 
cultés consécutives à la tourmente, ont au contraire redoublé 
d'initiative et d'énergie pour ouvrir de nouveaux débouchés à 
leurs produits et assurer la marche de leurs affaires ». 

Les nuages qui chargent à tout instant l’horizon politique tem- 
pèrent malheureusement la joie que pourrait causer ce réveil de 
l’activité nationale ; 1l nous reste, comme thème à réflexions, le 
bilan financier publié en novembre 1922 d’après les chiffres de 
M. Henry Bérenger, rapporteur général du budget au Sénat. 

Devant un passif énorme, troublant, les citoyens sérieux doi- 
vent comprendre que s'impose à tous, nous l’écrivions déjà en 
1920, un labeur opiniâtre, acharné, pour sauver encore une fois 
le pays. 


Février 1924. R. GOUTHIÈRE. 


TABLE DES MATIÈRES PRINCIPALES 


Rapport de la Commission de publication. 


JO OO ER © nr 


IntrOdUCUOR SVG SL HEAR ET AES RES 
Les trains de blessés. . . . . . . . . . . . . . . . . 
Initiatives diverses en faveur des hôpitaux . . . . . . 
Visites de marque. . . . . . . . . . . . . . . . . . 
Hôpital du Collège . . . . . . .. a 2. 
Hôpital Brunswick . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 
Hôpital d'évacuation . . . . . . . . . . . . . . . . 25 
Hôpital de Marnaval . . . . . . . . . . . . . . . . 27 
Hôpital-Hospice. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 
Asile départemental . . . . . . . . . . . . . . . .. 49 
AUX AINREMICEES 18: 25 deu En © 4 D der à 51 


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LISTE DES MEMBRES 


composant la Société des Lettres, des Sciences, 


1883, 11 oct. 


1885, 12 nov. 


1886, 10 juin 


1887, 21 juil. 
1888, 8 nov. 


des Arts, de l’Agriculture et de l’Industrie 
de Saint-Dizier 
au 1°" Février 1924 


BUREAU DE LA SOCIÉTÉ 
(Elu le 14 décembre 1922) 


Président... . . . . . . . . MM. E. HumgLror 
Aer Vice-président . . . . . . . V. CHARMETEAU 
2€ Vice-président  . . . . . . Dr CHAussINAND 
Secrétaire . .. . . . . . . . . O0. Jacos 
Secrétaire-adjoint . . . . . . . L. Vuizzey 
Trésorier . 4 à + 4 5 à ne « E. GANDNER 
Conservateur du Musée . . . . . G. Roussez 
Bibliothécaire . . . . . . . . . R. GOUTHIÈRE 


MEMBRES TITULAIRES 
MM. 


MarceLLor Jacques, député, maître de forges, à Eurville 
(membre à vie). 


Le marquis pe Pimopan, duc de Rarécourt-Pimodan, 
conseiller général, maire, à Echenay. 


HumsLror Emile, €3 I, %, sénateur, maire de Joinville, 
18, rue des Fossés-Saint-Jacques, Paris. 


Le comte DE Barzzon (Edgard), #, à Eclaron. 


GuyarD René, président de la Chambre de commerce, ave 
nue de la République, à Saint-Dizier. 


1894, 13 déc. 
1895, 14 mars 
1900, 8 févr. 


1902, 13 févr. 
1902, 10 juil. 


1903, 12 juil. 


1907, 21 nov. 


1909, 40 juin 


1910, 12 mai 


4910, 9 juin. 


1910, 8 déc. 
1910, 15 déc. 


4911,11 janv. 


_ @ — 
EuvrarpD Paul, curé d’Humbécourt. 


Lac Edouard, #, ancien président du Tribunal de com- 
merce, ancien directeur général des Forges de Champa- 
gne, à Saint-Dizier, avenue de Verdun. 


CuanmerTeau Victor, #3 I., pharmacien, président du Tri- 
bunal de commerce, à Saint-Dizier. 


Tomas, %, pharmacien, à Saint-Dizier. 


CHaussiNanr H., €3, docteur en médecine, directeur 
honoraire de l’Asile départemental, à Saint-Dizier. 


FRIONNET Charles, professeur de sciences physiques et natu- 
relles au Collège libre, médaille d'argent de la Société, 
à Saint-Dizier. N 


Rozranp Joseph, curé de Chancenay. 


GaANDNER E., %, ancien chef de section principal aux Che- 
mins de fer de l’Est, rue Lamartine, à Saint-Dizier. 


PESME, docteur en médecine, à Saint-Dizier. 
HuxsLor Eugène, curé-doyen de Vignory. 


Houpanrp Joseph, officier du Nichan-Iftikhar, agent d’assu- 
rances, à Saint-Dizier. 


THÉVENIN Joseph, docteur en médecine, médaille de 
bronze de l’Assistance publique, à Ceffonds. 


AussenaAc, chef de dépôt de la Compagnie de l'Est, à 
Sézanne (Marne). 


CHRÉTIENNOT Clément, chanoine honoraire, curé-doyen 


de Notre-Dame, à Saint-Dizier. 


Vuirzey Léon, administrateur de la paroisse de Marnaval, 
Médaille des épidémies, à Saint-Dizier. 


GoparD Henri, curé de Villiers-en-Lieu. 
Rousse Gaston, conservateur du Musée, à Saint-Dizier. 


GuizzauME Léon, chanoine honoraire de Langres et de 
Troyes, ancien supérieur du Collège libre de St-Dizier. 


1912, 8 févr. 


1912, 14 mars 
4920, 12 févr. 


1920, 6 mai 


1920, 17 juin 
1920, 8 juil. 


1920, 14 oct. 


1923, 13 déc. 


1880, 18 juin 
1882, 11 mai 


1882, 12 janv. 


1897, 8 avril 


__ à — 

Sræprer Constant, professeur au Collège libre de Saint- 
Dizier. 

SENDER, ingénieur, 1, rue Colonel-Renard, Paris (XVIIe). 


GouTaiÈèrEe René, #ÿ L, méd. du Travail, publiciste, rue 
Gambetta, à Saint-Dizier. 


Duranp Paul, £Ÿ, méd. du Travail, comptable, rue San- 
cerre, à Saint-Dizier. 


Duranp René, pharmacien, à Saint-Dizier. 

DucnÈène Arsène, maire de Sommevoire. 

Maruieu H., docteur en médecine, à Wassy. 

PETITE, commissaire-priseur, rue Lalande, à Saint-Dizier. 

BouLLAND, ancien vétérinaire, rue François Ier, à Saint- 
Dizier. 

PELTE, curé de Droyes, par Montier-en-Der. 


Fournier P., chanoine honoraire, supérieur du Collège 
libre de Saint-Dizier. 


LaurENT Nestor, industriel, juge au Tribunal de com- 
merce, à Saint-Dizier. 


LAURENT Georges, professeur de sciences au Collège libre 
de Saint-Dizier, rue de Vandeul. 


MEMBRES D’HONNEUR 


MM. 


FLrammarion Camille, #, astronome, 16, rue Cassini, à 
Paris. 


Le R. P. DELATTRE, #, € I., supérieur de Saint-Louis, 
à Carthage, Tunisie. 


MarécnALz Hubert, curé d’Osne-le-Val. 


JacoB Octavien, éà, professeur, sous-directeur du Collège 
libre de Saint-Dizier. 


4902, 15 mai 
1909, 10 juin 


1912, 13 juin 


1919, 11 déc. 


1923, 8 févr. 


1881, 6 déc. 


1889, 10 janv. 


1908, 9 janv. 
1908, 12 mars 


1908, 9 juill. 


1908, 10 déc. 
1909, 9 déc. 


1911, 9 nov. 
1912, 11 janv. 
1912, 8 févr. 


1912, 14 mars 


1912, 13 juin 


— G4 — 


Cæapron-Lecrerc Charles, propriétaire, rué Paul-Bert, à 
Saint-Dizier. 


DaGonEeT Ernest, statuaire, 61, rue de Vaugirard, à Pa- 
ris (6€). 


Tizer Jules, architecte en chef des Monuments historiques, 
76, rue de Miromesnil, à Paris. 


Maire, agrégé ès-lettres, professeur au Lycée de Versailles. 


Mercier Fernand, conservateur du Musée de Dijon. 


MEMBRES ASSOCIÉS 
MM. | 


Roze Henri, #, ingénieur, à Haute-Fontaine (Marne). 


VaRiIN-BERNIER, %#%, #3 IL, banquier à Bar-le-Duc, et 
102, boulevard Haussmann, à Paris. 


Cozson Régis, #} [., professeur au Collège de Langres. 

MairtRier Paul, curé de Prez-sous-Lafauche. 

BruzciarD André, #, 88, #1. maître-imprimeur, à Saint- 
Dizier. 

Le baron DE L'HoRME, %#, &, à Bussières-les-Belmont. 


Ferry-CapiTaiN, #, maître de forges, à Rupt, par Join- 
ville. 


SIMON-GROSDIDIER, O. %, à Mauvages (Meuse). 

QuizztrarD, à La Brie, par Voillecomte. 

CuaTeL Pierre, à Bayard, par Laneuville-à-Bayard. 

CAILLOTELLE, ancien greffier, avenue de Verdun, à Saint- 
Dizier. 

Le baron À. DE Monrcourrt, #}, au château de Galeix, 
près Roussac (Haute-Vienne). 


Damour André, #, maître de forges, ingénieur civil des 
mines, à Bayard, par Laneuville-à-Bayard. 


HE Gires 


1912, 11 juil. Le comte d’ALsacr, prince D'HÉNIN, #, sénateur, au châ- 


teau de Bourlémont (Vosges). 


Le baron DE FrAviLir, au château de Condes, par Chau- 
mont. 


Marrrer Eloi, curé de Rachecourt-sur-Marne. 


Reuy-Mazzer, industriel, juge au Tribunal de commerce, 
à Saint-Dizier. 


MAUCcLÈRE, propriétaire, à Joinville. 
Prévosr-Rorrer, négociant, à Joinville. 
RoxorT Ernest, industriel, à Saint-Dizier. 
Roxor, architecte, à Chaumont. 

Royer Maurice, architecte, à Bar-le-Duc. 
Royer, architecte, à" Joinville. 

THévicnor fils, industriel, à Saint-Dizier. 
RoBEerT André, industriel, à Saint-Dizier. 
BarizzY Paul, propriétaire, à Roches-sur-Rognon. 
PERCHAT, négociant, à Sens. 

DE Rouvre, au Val-des-Ecoliers, par Chaumont. 


BurGEAT Léonce, #}, 24 avenue de l'Observatoire, à Paris. 


Hausmaxx-Hucor, notaire, place du Petit-Bourg, à Saint- 
Dizier. 


Torrirre Paul, notaire, à Saint-Dizier. 

Barson, ingénieur, Bully-Grenay (Pas-de-Calais). 
Cocxois, ancien greflier du Tribunal civil, à Wassy. 
GaviarD, publiciste, rue Emile-Giros, à Saint-Dizier. 
BizLox, $}, propriétaire, à Joinville. 

DiperoT, propriétaire, à Montier-en-Der. 

GaiDE Joseph, agent d'assurances, à Saint-Dizier. 


GRADLER, curé de Bouzancourt, par Cirey. 


Er PE 


1913, 13 févr. [osrTALIER, industriel, à Saint-Dizier. 


1913, 13 


mars 


PA 


LazzeMAND Ch., O. #, membre de l’Institut. inspecteur 
général des Mines, 59, boulevard Emile-Augier, à Paris 
(XVI), membre à vie. 

CHAMAGNE, industriel, rue des Ecuyers, à Saint-Dizier. 


LARESCHE, dessinateur à la Cle de l'Est, médaille de bronze 
de la Société, à Saint-Dizier. 


PorTEL, ancien négociant, rue Lamartine, à Saint-Dizier- 


LoraiN Arthur, propriétaire, à Chevillon. 


1913, 13 mai BAziN, inspecteur à la Cie de l'Est, à Saint-Dizier. 


1913, 17 


juill. 


CuNY, ancien directeur de la Soc. coopérative, à Eurville. 


Dour, £#, notaire, à Joinville. 


Gaine Henri, juge au Tribunal de commerce, rue Thiers, à 
Saint-Dizier. | 


GizLET Camille, propriétaire, à Joinville. 


Tomas Léon, ?, ingénieur, directeur de la fabrique de 
tubes, à Saint-Dizier. 


BocnorT Gabriel, docteur en médecine, à Sommevoire. 
Daurez Henri, négociant, à Brienne-le-Château (Aube). 


JouBerrT Maurice, ancien juge au Tribunal de commerce, 
avenue de Verdun, à Saint-Dizier. 


MarrTinx, pharmacien, à Wassy. 
AuPrroux, agent général de l’Abeille, à Saint-Dizier. 


CHamPEnois Emile, #à, O. %, avenue de la République, à 
_ Saint-Dizier. 


Daucé André, négociant, rue des Ecuyers, à Saint-Dizier. 
Dupuis, industriel, à Montier-en-Der. 


FERRAND, propriétaire, à Eclaron, et 63, avenue de la 
Grande-Armée, à Paris. 


HumserrT, ancien photographe, à Fontette (Aube). 


1913, 17 juill. 


1913, 9 oct. 
1913, 13 nov. 


1913, 11 déc. 


1914, 9 


ta 


1917, 10 juill. 


1919, 8 nov. 


1919, 11 déc. 


4929, 12 févr. 


juill. 


_ gé — 

MaRLIN, négociant, avenue de la République, à Saint: 
Dizier. | 

Le colonel N1ecer, O. #, à Eclaron. 


Rariner Louis, entrepreneur, rue du Président-Carnot, à 
Saint-Dizier. 
RicmarD Léon, propriétaire, rue Lalande, à Saint- 


Dizier. 
[2] 


VAILLANT, Juge de paix, docteur en droit, avenue de Ver- 
dun, à Saint-Dizier. 


Viry Bernard, conseiller général, à Allichamps, par Louve- 
mont. 


Varin-Lesquivin, industriel, à Saint-Dizier. 

DumainE Paul, ingénieur agricole, à Longeville. 

Oposez, avoué, à Wassy. 

DiEMER, %, &, industriel, à Saint-Dizier. 

Larorze Paul, industriel, à Saint-Dizier, et 19, rue Sedaine, 
à Paris. 

, Q Q % 

PErTAT, docteur en médecine, 127, boulevard Pereire, à 

Paris. 


_DauTREMoNT, agent général d’assurances, à Saint-Dizier. 


Guyarp Pierre, 3, au château Lapierre, par Louvemont. 
Trisour, industriel, à Joinville. 


ProttTe, %, agent général d’assurances, rue Paul-Bert, à 
Saint-Dizier. 


LoraiN Joseph, ingénieur des A. et M., directeur des ser- 
vices tethniques du Crédit Lyonnais, 12, rue Chasseloup- 
Laubat, Paris (5€). 


CorMonr, directeur de la Caisse d'Epargne, à Wassy. 
R1eL, notaire, à Joinville. 
Pinocxe, propriétaire, à Aulnois-en-Perthois (Meuse). 


Buregar Robert, 14, rue Royer-Collard, à Paris (5€). 


1920, 12 févr. 


1920, 11 mars 


1920, 6 mai 


1920, 17 juin 


1920, 9 déc. 


1921, 13 janv. 


14921, 10 mars 


CHARDIN, docteur en médecine, ancien chef de chnique à 
la Faculté d’Alger, à Saint-Dizier. 


Lasné pu Coromsier Claude, #, à Eclaron. 


LamBour, directeur des Usines du Closmertier, à Saint- 
Dizier. 


LacomsE Fernand, trésorier de la Chambre de commerce, 
à Saint-Dizier. 


GARNIER Edmond, négociant, rue du Marché, à Saint- 
Dizier. 


Giz10, architecte municipal, à Saint-Dizier. 


Dunuay, instituteur, médaille de bronze de la Société, à 
Ceffonds, par Montier-en-Der. 


DEssouTTER, industriel, à Saint-Urbain. 

Tomas, pharmacien, à Eurville. 

Ausry Charles, industriel, à Conan aus PR orges {Meuse}, 
LALLEMAND DE LiocourT, #, 4}, %,à Ecleron. 
Gicoux Albert, conseiller d'arrondissement, à Joinville. 
AmsrourTz, ingénieur, rue François Ief, à Saint-Dizier. 
Bicuor, vétérinaire, rue du Marché, à Saint-Dizier. 
CoIGnET, avoué, à Wassy. 

De Rousters Pierre, ingénieur, à Eurville. 

VARNIER, &, percepteur à Saint-Dizier. 

Ausry, directeur des Usines de Brousseval. 
Umspensrock, agréé, rue Berthelot, Saint-Dizier. 


Le Commandant Gay J., O. #, chef du personnel et des 
institutions sociales aux Usines de Brousseval. 


DirLier, photographe, à Saint-Dizier. 
BRIFFOTEAUX, industriel, à Eclaron. 
Guvor Anselme, rue Lalande, à Saint-Dizier, 


MoztrarD, curé de Lanoue, à Saint-Dizier. 


1921, 9 juin 


1921, 21 juill. 


1921, 10 nov. 


1922, 12 janv. 


1922, 8 juin 


== 69: = 


DE Bariccon Henri, lieutenant au 119 cuirassiers, 82, rue 
Charles-Laffitte, à Neuilly-sur-Seine (Seine). 


BouLocneE Paul, curé de Charmes-la-Grande. 
Maucery Fernand, avenue de Verdun, à Saint-Dizier. 


Pincnarp, directeur des Usines Champenois, à Cousances- 
aux-Forges (Meuse). 


GÉRARD Henri, %,3%*, directeur-gérant de La Liberté, à 
Saint-Dizier. 


Vassocne, directeur de la Société Générale, à Saint-Dizier. 
VERNE, ingénieur au Closmortier, à Saint-Dizier. 


BourcEois Jules, ancien négociant, rue Gambetta, à 
Saint-Dizier. 


CALMETTESs, directeur des Fonderies de Sommevoire. 
Core Arthur, notaire à Sommevoire. 

Perir Charles, agent-voyer cantonal, à Montier-en-Der. 
LazLEMANT Henri, propriétaire, à Sommevoire. 
SAUNIÈRES, ingénieur, rue de la Victoire, à Saint-Dizier. 


Tony Bayssar, ingénieur, 3, place Jean-Jaurès, à Saint- 
Dizier. 


Goparp Maurice, dessinateur, 30, rue de Montreville, à 
Nancy. 


Maræieu Maurice, ingénieur, à Saint-Pantaléon, Saint- 
Dizier. 


JacquixorT Ernest, attaché titulaire à la Chancellerie, 
22, rue d’Assas, Paris. 


Ferry Maurice, industriel, à Joinville. 

BoucnEenoT Joseph, industriel, à Vaux-sur-Blaise. 
LEMOINE, notaire, avenue de la République, à Saint-Dizier. 
GEorces Louis, curé de Ceffonds. 


CHAMBRE, agréé, avenue de la République, à Saint-Dizier. 


1922, 8 juin 


1923, 8 mars 


0 

GEorGes Henri, industriel, avenue de Verdun, à Saint- 
Dizier. 

Boucnon Léon, chanoine honoraire, ancien supérieur du 
Collège libre de Saint-Dizier, rue Robert-Dehault, à 
Saint-Dizier. 

BonnEAU, directeur de l’usine Lerolle, à Saint-Dizier. 

CHOBERT, poste météorologique du Bourget (Seine). 

AUGÉ, ingénieur, à Joinville. 

FESTUGIÈRES, maire de Poissons. 

Le colonel Lemur, O. #, à Bienville, par Eurville. 


Le duc DE BAUFFREMONT, à Brienne-le-Château (Aube) 
et 87, rue de Grenelle, Paris (7€). 


Porin, directeur des usines de Bussy, par Joinville. 


SIMONNIN, inspecteur général des Haras, O.%, à Montier- 
en-Der. 


WizHéLemM Marcel, rue de Chamarandes, à Chaumont. 


Pozzerrto, entrepreneur, à Saint-Dizier. 


Lacroix, ingénieur civil des Mines, administrateur des 
Forges du Perthois, avenue de Verdun, à Saint-Dizier. 


Docteur Lour Maxime, directeur de l’Asile d’Aliénés de 
Bonneval (Eure-et-Loir). 


Docteur Royer, avenue de la République, à Saint-Dizier. 


Lepuc, président du Tribunal civil, à Wassy. 

Roger, inspecteur de la Cie de l'Est, avenue de la Répu- 
blique, à Saint-Dizier. 

REYMon», directeur de la Centrale de Meuse et Marne, à 
Saint-Dizier. 

Drerz, ingénieur civil des Mines, à Marnaval. 

Tasoureux, à Vignory. 


GEOFFROY DE LA MoTTE, à Wassy. ; 


. e 0 « $ CE 
AMARTIN, directeur des Usines Lemoine, à Saint-Dizier, 


1993, 12 juill. 


1923, 13 déc. 


— —— 


1880, 12 juil. 


1884, 8 juil. 


1887, 21 juill. 


—— 


4909, 11 mars 


4910, 12 mai 


1910, 15 décs 


1911, 9 nov. 


4912, 9 mai 


1912, 14 nov. 


Paymaz Fernand, avenue de Verdun, à Saint-Dizier. 


BÉRAUDIÈRE, artiste sculpteur, rue du Marché, à Saint- 
Dizier. | 


Gavini J., ingénieur des Arts et Métiers, 63, rue des Alliés, 
à Saint-Dizier. 


MEMBRES CORRESPONDANTS 


MM. 

Jorré Ed., #, 4}, président honoraire à la Cour d’appel 
(membre à vie), 49, avenue du Roule, à Neuilly (Seine). 

Mazcer, #}, avoué honoraire, docteur en droit, à Pontoise 
(Seine-et-Oise). 

Houparp Léon, à Epernay (Marne). 

BARÉ Gabriel, bâtonnier à la Cour d’appel, 9, place du 
Peuple, à Dijon (Gôte-d’Or). 

Cros Auguste, ED I. docteur en médecine, place Gambetta, 
à Mascara (Algérie), médaille d'argent de la Société. 


JoPré Maurice, général de division du cadre de réserve, 
ancien commandant de corps d'armée, G. O. *, &, 
40, avenue de Suffren, à Paris (XV®). 


Bossu Louis, O. %, , grand-officier du Nichan-Iftikhar, 
procureur de la République, 8, rue d'Anjou, à Reims. 


Caomprer J., #, docteur en médecine, président de la So- 
ciété de Stomatologie de Paris, 182, rue de Rivoli, à 
Paris. 


CozziN Georges, capitaine à l’Etat-major particulier du 
génie, licencié en droit, à Mézières (Ardennes). 

PLraucnE-GizLon J., doeteur en droit, avocat, 8, place Car- 
rière, à Nancy. 

GÉRARDIN, capitaine-trésorier au 29€ Régt d’Infantie, à 
Autun, 


2, ot 


1912, 14 rov. BasTier Paul, %, 5%, officier du  Nichan-Iftikhar, 


officier de l’Aigle Blanc de Serbie, sous-préfet de Sélestat 
(Bas-Rhin). 


1913, 8 mai Tnomas Narcisse, 6$, avoué honoraire de 17€ instance, 
6, rue des Lavandières-Sainte-Opportune, à Paris. 


—  — Leduc pe Trévise, 128, faubourg Saint-Honoré, à Paris. 
1914, 9 juil Bonvaror Gabriel, ancien député, 38, rue Boileau, à Paris. 
En —  Huyanrp, adjoint au maire, à Brienne-le-Château (Aube). 
1921, 11 nov. CHABOT Fernand, ingénieur, à Ault (Somme). 

1922, 8 juin CHERRIER, à Draguignan (Var). 


1922, 9 nov. BASTIER Marcel, chef-adjoint au cabinet du Ministre du 
Commerce et de l’Industrie, #, 13, boulevard Montpar- 
nasse, à Paris. 


___ _ GriveauD Léon, Ë£ÿ, [., ingénieur, 6, rue Donizetti, à 
Paris. 


— _  SAUPIQUE Georges, #, artiste sculpteur, 105, rue Notre- 
Dame-des-Champs, à Raris. 


1924, 10 janv. Kerpyx René, avocat à la Cour d’appel, 20, rue de Gre- 
nelle, Paris (7€). 


Le manque de renseignements n'a pas permis de jaire figurer un certain 
nombre de titres ou de décorations auxquels ont droit des Sociétaires. Ces 
Messieurs sont priés de vouloir bien, à l'occasion, en prévenir le Secrétariat. 


SOCIÉTÉS 


avee lesquelles la Société de Saint-Dizier 


échange ses publications 


Aix. — Académie des Sciences, Agriculture, Arts et Belles- 
Lettres. 


Aniens. — Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts. 
Autun. — Société Eduenne. 

Bar-le-Duc. — Société des Lettres, Sciences et Arts. 

Belfort. au Société belfortaine d'Emulation. 

Besançon. —— Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres. 
Chambéry. — Société savoisienne d'Histoire et d'Archéologie. 


Chälons-sur-Marne. — Société d'Agriculture, Commerce, Scien- 
ces et Arts de la Marne. 


Charleville (au Vieux-Moulin). — Société d'Histoire naturelle. 
Chartres. — Société archéologique d'Eure-et-Loir. | 
Chaumont. — Société d'Histoire, Archéologie et Beaux-Arts. 


Chaumont. — Société d'Histoire naturelle et de Palethnologie 
de la Haute-Marne. 


Dijon. — Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres. 
Epinal. — Société d'Emulation des Vosves. 


Evreux. — Société hbre d’Agriculture, Sciences, Arts et Belles- 
Lettres de l'Eure. 


Langres. — Société Historique et Archéologique. 


Lyon. — Société académique d'Architecture. 


_ 7 — 
Mäcon. — Société d'Histoire naturelle. 
Marseille. — Académie des Sciences, Lettres et Arts. 
Nantes. — Société archéologique. 
Niort. — Société de Vulgarisation des Sciences naturelles. 
Poitiers. — Société des Antiquaires de l’Ouest. 
Reims. — Académie nationale. 
Saint-Dié. — Société philomathique vosgienne. 


Saint-Etienne. — Société d'Agriculture, Industrie, Sciences, 
Arts et Belles-Lettres de la Loire. 


Saint-Malo. — Société historique et archéologique... 
Semur-en- Auxois. — Société des Sciences historiqués et natu- 
relles. 


Sens. — Société archéologique. 


Troyes. — Société académique d’Agriculture, Sciences, Arts et 
Belles-Lettres de l’Aube. 


Vesoul. — Société d'Agriculture, Sciences et Lettres... 


. ‘+ 


Vitry-le- François. — Société des Sciences et Arts. 
Société des Sciences naturelles et d'Archéologie de l’Ain. 


Sélestat (Bas-Rhin). — Société des Lettres, Sciences et Arts, 


DÉPOTS PUBLICS 


recevant les Mémoires de la Société 


Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts (5 exem- 


plaires). 
Saint-Dizier. — Mairie (Dépôt légal, 2 exemplaires). 
Bibliothèque de la ville. 
Bibliothèque de l'Ecole hibre de l’Immaculée- 
Conception. 
Bibliothèque de l'Ecole Jean Macé. 
Chaumont. . — Bibliothèque Barotte. 


Archives départementales. 
Langres. . . — Ecole supérieure de Théologie. 


Wassy . . :. — Bibliothèque d’Instruction populaire. 


Paris . . . — Bibliothèque de la Sorbonne. 
Bibliothèque nationale : section des Sociétés 
savantes. 


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PUBLICATIONS PÉRIODIQUES 


reçues par la Société 


contre l’échange de ses propres publications 


Bulletin général des Sociétés académiques de France, 2, rue Vi- 
vienne, Paris. 


Bulletin historique du diocèse de Lyon, 11, place de Fourvière, 
à Lyon. | 


Polybiblion, 5, rue Saint-Simon, Paris. 
Conseil général de la Haute-Marne, à Chaumont. 


Répertoire d’Art et d'Archéologie, 19, rue Spontini, Paris. 


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MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ 


SPP PPPRPID 


TOME I 
Charte d’affranchissement de Saint-Dizier. 
Notice sur Eclaron, par M. le Vte de Hédouville. 
Les Oiseaux de la vallée de la Marne, par M. F. Lescuvyer. 
Notice sur un ancien cours d’eau à Saint-Dizier, par M. Cornuel. 
Analyse des minerais de fer, par M. Barollet. 


TOME II 


Plantation des conifères, par M.le Vt de Hédouville. 

Une visite au musée de Baye, par M. le Vi de Hédouville. 

Utilité de l'oiseau, par M. F. Lescuyer. 

La Garde nationale mobilisée de St-Dizier, par M. P. Lescuyer. 

Camps et enceintes fortifiés antiques, par MM. E. et H. Royer. 

Manomètre à air libre pour la mesure des faibles pressions, par 
M. Adnet. 

Chêne enfoui dans les alluvions de la Blaise, par M. Paulin. 

Battage des pieux à l’écluse d’Allichamps, par M. Lagout. 

Beurville, Blinfey et fontaine de Ceffonds aux x116 et x11 siècles, par 
M. E. Royer. 

Terrain crétacé inférieur du nord de la Hte-Marne, par M. Cornuel, 


TOME III 
Flore de la Haute-Marne, par MM. Aubriot et Daguin. 


TOME IV (épuisé) 


TOME V 
Histoire du village de Mussey, par M. Mallet. 


_ TOME VI 


Les origines de Saint-Dizier, par M. l’abbé Fourot. 
St-Dizier d’après les registres de l’échevinage, par M. P. Guillemin. 


TOME VII 


Antiquités recueillies en Tunisie, par M. L. Houdard. 
Cirey-le-Château, par M. l’abbé Piot. 

La marquise du Châtelet et Voltaire, par M. l’abbé Piot. 

L'art ancien ct les moulages du Louvre au Musée de St-Dizier, par 


M. L. Houdard. 
Le Monastère de la Chapelle-aux-Planches, par M. l’abbé Didier. 


TOME VIII 


Fac-similé de la Charte de Saint-Dizier, par M. l’abbé Jacob. 

Traduction de la Charte de Saint-Dizier, par M. l'abbé Fourot. 

Le sol et les eaux, par M. le D' Vesselle. 

Naturälisation des oiseaux et mammifères, par M. l'abbé Euvrard. 

Le gui de Noël, par M. Paulin. 

Une vieille chanson, par M. Joppé. 

L'abbaye Notre-Dame de Boulancourt, par M. l’abbé Didier. 

Couvents de Minimes à Bracancourt et Doulevant, par M. l’abbé 
Didier. 

M. l’abbé Geoffroy et le Collège de Puellemontier, par M. l’abbé Didier. 

Le Couvent des Annonciades à Bourmont, par M. Parisel. 


De la reproduction photographique des objets colorés et des manus- 
crits anciens, par M. l’abbé Jacob. 


Ferrure antique en Haute-Marne, par M. Paulin. 


TOME IX 
1er fascicule. — Eclaron pendant la guerre de 1870, par M. le Vt de 
Hédouville. Végétation épiphyte des saules têtards, par M.Thomas. 
2e fascicule. — Chenilles de Macrolépidoptères français Geometræ 
(Phalènes), par M. Frionnet. 
3æ fascicule. — Etat du clergé constitutionnel de la Hte-Marne, par 


M. H. Mettrier. 
Notice sur la commune de Landricourt, par M. Simonnet. 
Siège et Monument de 1544, par MM. C. Mettrier et Charmeteau. 


TOME X 


187 fascicule. — Le château du Grand-Jardin (1546), par M. Emile 
Humblot. 


Une verrerie champenoise, 1630-1700 (Rizaucourt), par M. Paul 
Euvrard. 


Epitaphes, par M. Charmetcau. 


2e fascicule. — Les premiers états des Leidopirs français. Rhopa- 
locera {anciens diurnes), par M. C. Frionnet. 


ere 


TOME XI 
La chapelle Sainte-Anne, à Joinville, par M. Emile Humblot. 
L'église Notre-Dame de St-Dizier, par M. l’archiprêtre Ch. Mettrier. 
La vallée du Cul-du-Cerf, par M. l’abbé Eug. Humblot. 

TOME XII 
Les premicrs états des Lépidoptères français : Sphingidæ, Psychidæ, 

Bombyces, Acronyctinæ, par M. Ch. Frionnet. 

TOME XIII 
Rapport sur les travaux à insérer, par M. Adolphe Thiébault. 
Les Elections des Echevins à Saint-Dizier, par M. V. Charmeteau. 


Notice sur Osne-le-Val et le prieuré du Val-d'Osne, par M. l'abbé 
Hubert Maréchal. 


Chartes bragardes, documents pour servir à l’histoire de Saint-Dizier, 
par M. G. de la Fournière. 
Note sur le sondage de Foulain, par M. Ferry-Capitain. 
Monsieur Victor Parisel, notes biographiques, par M. Louis Bossu. 
Un aller et retour dans l’ Empire ottoman, par M. l'abbé Vuilley. 
TOME XIV 
Jean-Nicolas Laloy, de Doulevant (1745-1804), député aux Etats 
‘généraux et à la Constituante, maire de Chaumont, etc., par 
M. l’abbé Ch. Lorain. 
TOME XV 


Saint-Dizier pendant la guerre de 1914-1919, par M. René Gouthière. 


TOME XVI 


La Mothe et ses ruines, par le même (épuisé). 
TOME XVII 


Saint-Dizier pendant la BuRrre de 1914-1919. — Les Hôpitaux, par 
le même, 


Catalogue du Musée de Saint-Dizier, chez le concierge de la Mairie. 


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TABLE GÉNÉRALE 


SAINT-DIZIER PENDANT LA GUERRE de 1914-1919 
— LES HOPITAUX . 


LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ. . . . .. 
LISTE DES SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES 

DÉPOTS PUBLICS . ................ 
PUBLICATIONS PÉRIODIQUES reçues par la Société. . 


LISTE DES MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ. . . . .. 


mm mme 


Etablissements André BRULLIARD, St-Dizier. 


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AVIS 


La Société décline toute responsabilité des opinions émises par 
les auteurs des {ravaux insérés dans ses Mémoires. 

Les membres de la Société qui changent de domicile sont priés 
d'en informer le Secrétaire et d'indiquer leur adresse exactement. 

Les Sociétés savantes qui reçoivent les Mémoires de la Société 
des Lettres de Saint-Dizier sont priées d'envoyer en échange les 
ouvrages qu'elles font imprimer. | 

Tout sociétaire qui ne recevrait pas régulièrement les procès- 
verbaux mensuels des séances ou les publications de la Société 
est prié d'en informer sans retardle Secrétaire ou le Bibliothé- 
caire. | 

On peut se procurer le volume XVII des Mémoires de la So- 
ciété au prix de 4 fr. (port en sus), chez M. René Gouthière, 
bibliothécaire, 59, rue Gambetta, à Saint-Dizier. 


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